Eglises d'Asie

Des responsables religieux font pression sur le gouvernement pour que celui-ci autorise la visite du dalaï-lama en Corée du Sud

Publié le 18/03/2010




Après que le gouvernement sud-coréen eut fait savoir qu’il n’était pas certain qu’un visa d’entrée soit délivré au dalaï-lama, leader spirituel des bouddhistes tibétains, dont une visite en Corée du Sud est prévue en novembre prochain, différents responsables religieux se sont rassemblés pour appeler le gouvernement de Kim Dae-jung à résister aux pressions des autorités chinoises. En septembre dernier, en effet, l’ambassadeur de la République po-pulaire de Chine à Séoul a mis en garde les autorités sud-coréennes à propos d’une éventuelle visite du dalaï-lama.

Cinq cent Sud-Coréens ont lancé un appel à leur gouvernement pour que cette visite soit autorisée le mois prochain, un moment clef pour promouvoir la paix dans la péninsule coréenne ». Parmi les signataires se trouve le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul, le révérend Kang Won-yong, président de l’Académie chrétienne (protestante) et le vénérable Seo Chong-dae, responsable de Chogye, un des principaux ordres bouddhistes du pays. Ces responsables religieux font valoir que le dalaï-lama s’est rendu en visite au Japon en avril dernier et que le gouvernement de ce pays est passé outre aux menaces chinoises qui promettaient pourtant que les relations bilatérales entre la Chine et le Japon souffriraient » d’une telle visite.

Ces derniers mois, plusieurs organisations bouddhistes sud-coréennes ont tenté, à plusieurs reprises mais sans succès, d’inviter le dalaï-lama, le gouvernement refusant à chaque fois de délivrer un visa d’entrée au prix Nobel de la paix tibétain. Environ un quart des Sud-Coréens se déclarent bouddhistes et les bouddhistes forment le groupe le plus important parmi ceux qui professent une religion.

Pour répondre aux évolutions de la société, les évêques créent un centre d’études en bioéthique et une commission pour les femmes

Au cours de sa dernière session ordinaire, tenue fin septembre, la Conférence des évêques catholiques a décidé de mettre sur pied un groupe d’études des problèmes de bioéthique, rattaché à sa Commission pour la doctrine de la Foi, ainsi qu’une sous-commission pour les femmes, placée sous sa Commission pour l’apostolat des laïcs. Les évêques du pays veulent ainsi répondre aux évolutions de la société sud-coréenne et trouver une aide quant aux décisions qu’ils doivent prendre dans ces deux domaines.

S’agissant des problèmes de bioéthique, et à la suite du récent clonage d’un embryon humain jusqu’au stade de développement des cellules-souches par un chercheur sud-coréen (5), les évêques veulent entendre les recommandations d’un groupe d’études rassemblant une petite dizaine de personnes, dont des prêtres, des spécialistes des biotechnologies et des juristes. L’objectif est de rassembler une information de qualité avant de préparer une prise de position sur les problèmes liés aux évolutions de la science dans ces domaines.

A propos des femmes, en créant cette sous-commission, les évêques répondent à une requête ancienne des religieuses sud-coréennes et des laïques engagées dans l’Eglise. Selon le P. Jean Kim Jong-su, secrétaire général de la Conférence épiscopale, cette sous-commission aura pour mission de promouvoir la participation active des femmes dans la vie de l’Eglise.

Enfin, à l’occasion de cette session ordinaire, les 20 évêques sud-coréens, venus de 15 diocèses, ont accepté d’accueillir la huitième assemblée plénière de la FABC (Fédération des Conférences épiscopales d’Asie), en 2004. Ce sera la première fois que la FABC se réunira en Corée du Sud.