Eglises d'Asie

L’évêque “officiel” de Shanghai accuse l’Eglise catholique à Taiwan d’avoir “manipulé” les canonisations de 120 martyrs de l’Eglise en Chine

Publié le 18/03/2010




Le 5 octobre, soit quatre jours après la canonisation de 120 martyrs de l’Eglise en Chine à Rome, l’évêque catholique “officiel” de Shanghai, en Chine populaire, a accusé les évêques de Taiwan d’avoir “manipulé » ces canonisations. Mgr Jin Lu-xian a également accusé le Saint-Siège de tenter de diviser la Chine. “Les canonisations montrent qu’en faisant attention aux autorités de Taiwan, le Saint-Siège cherche à diviser la Chine », a-t-il notamment déclaré au China Daily, le quotidien officiel chinois de langue anglaise.

L’évêque “officiel” de Shanghai a repris les termes utilisés par la propagande chinoise ces derniers jours, qualifiant ces canonisations d’événement blessant gravement les sentiments du peuple chinois » et de sévère provocation visàvis de la nation chinoise ».

Les évêques catholiques de Taiwan ont rejeté les accusations des autorités chinoises selon lesquelles ils auraient court-circuité les évêques du continent au cours du processus d’enquête qui précède les canonisations. Selon Mgr Joseph Wang Yu-jung, évêque de Taichung et président de la Commission pour la canonisation des saints et martyrs de Chine de la Conférence des évêques de Taiwan, une quarantaine d’évêques du continent – dont des évêques “officiels” reconnus par Rome – ont écrit au début de cette année au pape pour dire leur accord avec la canonisation de ces martyrs. De plus, a commenté Mgr Wang, les autorités chinoises ne peuvent s’indigner du fait que les évêques du continent n’aient pas été consultés officiellement étant donné qu’elles leur interdisent d’entretenir des contacts officiels avec l’Eglise universelle.

Le cardinal Paul Shan Kuo-shi, archevêque de Kaohsiung et président de la Conférence des évêques de Taiwan, s’est déclaré attristé de voir la Chine politiser et placer ces canonisations sur un plan émotionnel », ajoutant que, selon lui, la plupart des catholiques en Chine continentale attendaient depuis longtemps de pouvoir prier “leurs” saints.