Cent ans après le début de sa construction, la seule et unique église catholique du pays a été inaugurée
Publié le 18/03/2010
Le début de sa construction remonte au XIXe siècle lorsque des déportés polonais (exilés là après les émeutes de 1863 en Pologne) en ont posé la première pierre. Mais les travaux se sont rapidement arrêtés et ce n’est qu’en 1912 que les Polonais reçurent la permission de s’atteler à nouveau à la construction. En 1917, la révolution bolchevique stoppa tout, les nouvelles autorités utilisant néanmoins cette structure pour y abriter une de leurs administrations. En 1966, le tremblement de terre qui a ravagé Tachkent endommagea gravement la structure du bâtiment et un incendie acheva de la ruiner en 1981. Après avoir déclaré son indépendance en 1991, à la suite de la chute de l’empire soviétique, l’Ouzbékistan signa un traité avec le Vatican, accordant une reconnaissance officielle à l’Eglise catholique. La ruine redevint propriété de l’Eglise et les travaux de reconstruction ont lentement repris à partir de 1993.
La communauté catholique d’Ouzbékistan étant fort réduite, les moyens matériels étaient limités. Le P. Krzysztof Kulkulka, franciscain et supérieur de la mission d’Ouzbékistan, organisa une collecte de fonds en Europe et divers représentants de la communauté internationale présente à Tachkent contribuèrent également à la construction. La cloche de l’église est un don de l’Eglise de France (baptisée d’après Sainte Madeleine, elle a été acheminée grâce à la bienveillance de l’ambassadeur de France, Jean-Paul Vesiant). D’Allemagne sont venues les orgues, de Pologne les vitraux. Le P. Kulkulka souligne cependant que beaucoup reste à faire, les travaux à parachever s’élevant à plusieurs centaines de milliers de dollars.
L’Ouzbékistan est, parmi les pays d’Asie centrale issus de l’ex-Union soviétique, celui qui abrite la plus forte population. Ses 23 millions d’habitants sont très majoritairement musulmans (sunnites) et l’Eglise catholique y est très embryonnaire avec à peine 4 000 fidèles. Les chrétiens sont libres de professer leur foi mais les prêtres ne sont officiellement pas autorisés à faire de nouveaux convertis. La mission sui juris en Ouzbékistan forme, avec celles du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et du diocèse de Karaganda (ex-administration apostolique du Kazakhstan), les membres les plus récemment admis au sein de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC).