Eglises d'Asie

Goa : la restauration d’un temple hindou par une association portugaise provoque des appréciations diverses

Publié le 18/03/2010




Une association culturelle portugaise, Fundacao Oriente (Fondation d’Orient), a entrepris la restauration du temple hindou de Shree Saptokoteshwar, situé dans l’Etat de Goa, qui fut détruit par les colonisateurs portugais, il y a aujourd’hui 460 années. Les travaux qui ont débuté le 9 octobre, à la demande des autorités de l’Etat qui cherchaient un soutien financier, s’achèveront sans doute au mois de février 2001 et coûteront la somme de 800 000 roupies (17 263 dollars). La dernier réaménagement du temple datait de 1668, époque où Chatrapati Shivaji, roi hindou de l’Inde occidentale, en avait ordonné la réparation. Après une première phase de travaux de consolidation de la toiture, l’association portugaise entamera la restauration des peintures intérieures de l’édifice. C’est la première fois, depuis le début de ses activités dans l’Etat de Goa, il y a cinq ans, que la Fondation d’Orient met à son programme la réhabilitation d’un édifice religieux hindou. Jusqu’alors, elle s’était surtout intéressée aux églises et aux ouvrages de l’ère coloniale.

Cette initiative a été généralement bien accueillie aussi bien du côté de l’Eglise catholique que des milieux hindous modérés de l’Etat. Le P. Carmo Martins, porte-parole du diocèse, a fait remarquer que ce type d’entreprise était susceptible d’améliorer les rapports entre chrétiens et hindous. Le travail de restauration, a-t-il dit, plaira certainement à la communauté hindoue. plus est entrepris par des Portugais C’est également l’avis du responsable de la direction du Musée et des Archives de Goa, Mamai Kamat, qui voit dans ces travaux un effort louable pour édifier un pont entre hindous et chrétiens. Il a ajouté qu’il fallait s’efforcer d’oublier un déplorable passé et laisser les morts enterrer les morts.

D’autres avis moins pacifiques ont été émis, en particulier, par l’historien P.P. Shirodkar, grand critique de la papauté et du catholicisme. Le geste est bon, s’est-il exclamé, mais comment pourraitil guérir les blessures causées aux hindous par les excès de à Goa A l’appui de ses dires, il a affirmé que la première victime fut une de ses ancêtres, une jeune fille de seize ans qui fut brûlée publiquement. Il a également soutenu que les Portugais, qui gouvernèrent Goa de 1510 à 1561, avaient usé de violence pour convertir la population hindoue.

Cependant, un membre de la Fondation d’Orient, a fait remarquer qu’il était faux de dire que c’était le Portugal qui avait détruit l’ancien temple de Saptokoteshwar, dédié à une divinité phallique. Ce sont des jésuites portugais qui ont accompli ces déprédations, a-t-il ajouté, et l’on ne peut attribuer au pays les méfaits de certains de ces citoyens.