Le Bureau des Affaires religieuses demande aux évêques de mettre un terme à la publication du bulletin officiel de leur Conférence, publication considérée comme illégale

Dès que, dans les années 1990, les évêques vietnamiens ont commencé à faire connaître leurs desiderata au gouvernement, ils avaient demandé l’autorisation de créer un organe de presse. C’est ainsi qu’à l’issue de la réunion de la Conférence épiscopale de 1995, une requête adressée au Premier ministre informait celui-ci que “la Conférence épiscopale devait pouvoir éditer une revue , rendant compte de ses activités, et exposant la doctrine de … Voilà de nombreuses années que cette proposition a été faite, sans ait reçu de réponse était-il souligné (17). Une réponse fut donnée à cette demande dès l’année suivante dans une lettre adressée au cardinal, président de la Conférence, par le Bureau des Affaires religieuses (Lettre n° 32GCP du 2 février 1996). L’autorisation venait du plus haut niveau et était formulée avec précision : “Le chef du gouvernement donne son accord pour autoriser la Conférence à publier un bulletin trimestriel à contenu religieux, où seront exposées des questions religieuses et morales. La publication de ce bulletin devra observer la législation de en matière de publication et de diffusion » (18). Mais cette autorisation de principe n’a jamais reçu de confirmation concrète. A chacune des intervenions du Bureau des Affaires religieuses sur ce sujet, lors des réunions annuelles des évêques, des raisons variées ont été trouvées pour retarder cette parution : absence de personnel formé et diplômé, carence de la loi en matière d’éditions, etc. Cependant, les autorités continuaient de promettre une permission imminente. Lors de la réunion de 1999, à Nha Trang, on annonçait encore que l’organe de la Conférence épiscopale serait publié incessamment dans les prochains mois.

Cependant, malgré cette absence d’autorisation écrite délivrée par les autorités, depuis quelque temps, le bulletin était quand même publié et diffusé d’une manière confidentielle, ce qui faisait croire à une autorisation tacite. Adoptant un thème différent à chaque parution, le bulletin de 300 pages environ comprenait une partie composée de traductions vietnamiennes de “documents », une partie appelée “pastorale » où l’on pouvait lire des articles d’auteurs vietnamiens sur le thème choisi ou des traductions d’auteurs étrangers, une partie consacrée aux nouvelles détaillant les événements marquants de la vie de l’Eglise et enfin une liste considérable de titres de documents et ouvrages que la revue tenait à la disposition du lecteur. Le numéro 8 avait pris pour thème la formation du personnel d’Eglise.

C’est à cette publication semi-clandestine que le Bureau des Affaires religieuses a demandé que l’on mette un terme, signifiant par là qu’elle ne bénéficiait d’aucun accord, même tacite, des autorités. Cependant, depuis quelques jours, on peut consulter sur Internet, au site de la Conférence épiscopale du Vietnam, un numéro 9 du bulletin Hiêp Thông, composé de 300 pages consacrées à l’éducation du laïcat, sans doute composé et diffusé avant la dernière intervention du Bureau des Affaires religieuses.