Eglises d'Asie

Les responsables catholiques et ceux des autres religions saluent l’attribution du prix Nobel de la paix au président Thomas More Kim Dae-jung

Publié le 18/03/2010




Les responsables catholiques et ceux des autres religions ont joint leurs voix à celles des très nombreux Sud-Coréens qui ont salué l’attribution du prix Nobel de la paix à leur président Kim Dae-jung comme un grand honneur et une immense joie. Le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul, qui avait présenté le nom de Kim Dae-jung dès 1992 au comité de sélection norvégien, a déclaré que ce prix était « un honneur non seulement pour le président mais aussi pour le peuple coréen tout entier ». Kim Dae-jung, âgé de 75 ans, élu en 1997 à la tête de son pays après une longue et épique vie d’opposant, a été distingué en raison de « son travail pour la démocratie et les droits de en Corée du Sud et dans de en général, et pour la paix et la réconciliation avec la Corée du Nord en particulier ».

Aux voix d’autres prélats catholiques se sont mêlés les messages de félicitation du vénérable Seo Chong-dae, responsable de Chogye, principal ordre bouddhiste du pays, ou bien encore du révérend Kim Dong-wan, secrétaire général du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée. Les seuls échos discordants à cette distinction sont venus des milieux syndicaux du pays et des organisations internationales des droits de l’homme. Tout en saluant l’ouvre de démocratisation accomplie par Kim Dae-jung, Amnesty International et Human Rights Watch ont appelé le président sud-coréen à parachever le travail dans le domaine législatif : abolition de la peine capitale, révision du code pénal et de la Loi sur la sécurité nationale, mise sur pied d’un organe officiel indépendant pour la défense des droits de l’homme. Kim Dae-jung a aussi été critiqué pour le refus de son gouvernement d’accorder un visa de visite au dalaï-lama (3) et au dissident chinois Wang Dan.

Kim Dae-jung est catholique. Baptisé en 1956 par Mgr Paul Ro Ki-nam, ancien archevêque de Séoul aujourd’hui décédé, l’actuel président sud-coréen n’a jamais fait mystère de son appartenance à l’Eglise catholique. Après sa victoire aux présidentielles de 1997, il avait déclaré : « Je crois que Dieu préservé dans les moments difficiles pour à diriger le pays dans le nouveau siècle ». Selon Thomas Han Hong-soon, catholique lui-même et professeur d’économie politique à l’université Hankuk de Séoul, Kim Dae-jung offre un témoignage chrétien dans ses fonctions : « Son projet de réconciliation avec le Nord est un fruit de son appartenance à catholique qui a été la première à parler de réconciliation et à faire des gestes concrets dans ce sens ». Le nom de baptême que Kim Dae-jung a choisi en 1956 pour marquer son entrée dans la communauté chrétienne est Thomas More, celui-là même qui va être proclamé le 4 novembre saint patron des hommes politiques.