Eglises d'Asie

Bien que favorable à la démission du président, la majorité des évêques catholiques estime que la procédure en destitution offre des garanties pour un jugement équitable de J. Estrada

Publié le 18/03/2010




Selon le bureau permanent de la Conférence épiscopale des Philippines, une écrasante majorité des évêques du pays serait favorable à la démission du président Estrada. Cependant, depuis qu’au Sénat et à la Chambre des Représentants, un certain nombre de partisans de Joseph Estrada ont retourné leur veste, les chances de voir le Sénat se transformer en un tribunal équitable pour juger le président ont grandi, estime Mgr Leonardo Legaspi, archevêque de Caceres.

La démission du président aurait laissé un profond sentiment de division dans le pays », déclare encore Mgr Legaspi. Pour cette raison, une procédure en destitution, telle qu’elle a été engagée par le vote de la Chambre des Représentants le 13 novembre, est moins dommageable car elle permettra au président de se défendre d’accusations qui n’ont encore été fondées sur aucune preuve tangible, mis à part les déclarations de Luis Singson, gouverneur de la province d’Ilocos Sur (13).

Pour certains évêques, le jugement du président Estrada par le Sénat, fort de 24 membres, transformé en tribunal, n’offre pourtant pas toutes les garanties d’impartialité souhaitées. Mgr Dinualdo Gutierrez, de Marbel, déclare même que cette procédure est plus que toute autre ouverte à toutes les manipulations possibles ». Selon Mgr Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato et président de la Conférence épiscopale, les gens continueront à manifester dans la rue s’ils ont le sentiment que la procédure en destitution est manipulée. Si manipulation il y a, met-il en garde, la seule option restante est la démission ».

Certains évêques se sont dits rassurés après l’élection du sénateur Aquilino Pimentel à la tête du Sénat. Pimentel a été élu après que le sénateur Franklin Drilon, ayant appelé le président Estrada à démissionner, eut été chassé de la présidence du Sénat par ses collègues favorables à Joseph Estrada. Pimentel est un homme juste et honnête, qui n’ambitionne pas une haute carrière politique », estime Mgr Carmelo Morelos, archevêque de Zamboanga.