Eglises d'Asie

Des moines bouddhistes protestent contre la décision du gouvernement sud-coréen de ne pas accorder de visa au dalaï-lama

Publié le 18/03/2010




Le 29 octobre, environ 2 000 personnes conduites par une douzaine de moines bouddhistes ont manifesté dans l’enceinte du temple Chogye, principal ordre bouddhiste du pays, après que le gouvernement sud-coréen eut fait savoir la veille que le dalaï-lama ne recevrait pas de visa l’autorisant à se rendre en visite en Corée du Sud. Initialement, il était prévu que le chef spirituel des bouddhistes tibétains se rendrait en Corée du Sud dans le courant du mois de novembre. Le Comité de préparation pour la visite du dalaï-lama, structure rassemblant 95 organisations, dont certaines appartenant à l’Eglise catholique, a demandé aux autorités du pays de rendre publiques les raisons de ce refus. Le 31 octobre, Lee Nam-su, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, a déclaré que son gouvernement “était parvenu à la conclusion que la visite du dalaï-lama en novembre n’était pas souhaitable du fait de plusieurs facteurs, parmi lesquels il fallait compter la position du gouvernement chinois vis-à-vis du dalaï-lama considéré comme le chef du séparatisme tibétain ».

En septembre dernier, 500 responsables religieux bouddhistes, protestants et catholiques – dont le cardinal Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul – s’étaient prononcés pour cette visite (6). L’octroi du prix Nobel de la paix le mois dernier au président Kim Dae-jung (7) avait laissé espérer que les autorités sud-coréennes sauraient passer outre les menaces chinoises et qu’elles accorderaient un visa au chef spirituel des bouddhistes tibétains. Face au refus du gouvernement sud-coréen, le principal parti d’opposition, le Grand parti national, a protesté, arguant du fait qu’une telle décision allait à l’encontre de l’esprit qui régnait dans le pays depuis que son président avait obtenu le prix Nobel de la paix.