Eglises d'Asie – Vietnam
Des responsables du Parti portent une appréciation élogieuse sur le catholicisme vietnamien
Publié le 18/03/2010
Un certain nombre de hautes personnalités du monde communiste et du Front patriotique étaient venus s’associer à cette mise en valeur du catholicisme, plus particulièrement des milieux progressistes, représentés par le Comité d’union du catholicisme. Se trouvaient là l’ancien secrétaire général du parti, aujourd’hui conseiller suprême du Comité central, Dô Muoi, ainsi que Mme Nguyên Thi Binh, devenue célèbre au cours de la seconde guerre du Vietnam, aujourd’hui vice-présidente du pays. C’est elle qui, dans son intervention, a affirmé avoir entendu avec émotion le chant commençant par la phrase : « Avant d’être catholique, j’étais (ou je suis) vietnamien » (25). Selon Mme Binh, c’était là une remarque d’une extrême justesse exprimant le sens des responsabilités des Vietnamiens qui, au delà des distinctions religieuses, se sentent également appelés à faire s’épanouir les valeurs culturelles du pays. M. Trân Van Dang, secrétaire général du Front patriotique du Vietnam, a renchéri encore dans l’amabilité en affirmant que si « aujourd’hui, on pouvait contempler de si belles fleurs dans le jardin de l’émulation, c’était grâce aux soins de l’Eglise et du Comité d’union du catholicisme qui ont joué en ce domaine le rôle de guides
On aurait tort d’attribuer le ton hyperbolique employé dans ce congrès à la sympathie particulière éprouvée par les dirigeants communistes vietnamiens pour le catholicisme. Il fait partie du genre littéraire de rigueur dans ce type de congrès destiné à exalter le mouvement patriotique dans les milieux religieux et à inciter les autres croyants à le rejoindre.
Avec les personnalités citées plus haut, étaient aussi présents 185 prêtres, religieux et laïques (26) parmi lesquels 95 représentants des provinces et les 90 membres du Comité d’union du catholicisme. Le lendemain de cette manifestation, le Comité d’union a tenu sa réunion annuelle à Hanoi. Les objectifs habituels du mouvement ont été affirmés à nouveau et un certain nombre de nouveaux représentants ont été admis dans le mouvement.
Une dépêche de l’agence Ucanews rapporte que certains organisateurs du Congrès ont regretté qu’aucun évêque ne soit venu participer à la manifestation du 25 octobre. La hiérarchie vietnamienne s’est toujours tenue à l’écart du mouvement représenté par le Comité d’union du catholicisme, groupe membre du Front patriotique, crée en 1983 « pour mobiliser les catholiques au service de l’édification du pays ». Une lettre du cardinal Sodano du 20 mai 1992 a mis en garde contre la participation des prêtres à ce mouvement (27). Celle-ci a été également déconseillée par les dernières directives à ce sujet de Mgr Nguyên Van Binh, rapportées par le P. Huynh Công Minh, le 11 novembre 1993 (28).