Eglises d'Asie – Singapour
Le gouvernement continue de refuser toute organisation indépendante à la communauté malaise musulmane
Publié le 18/03/2010
Celui-ci a estimé que cette initiative ne pourrait avoir comme résultat que de diviser la communauté musulmane malaise et, par ailleurs, pourrait encourager les autres communautés ethniques ou religieuses de Singapour à s’organiser elles aussi sur une ligne « communautariste ». M. Goh Chok Tong a profité aussi de son intervention pour lancer un avertissement voilé à l’Association malaise des professions libérales qui, selon lui, est tentée de s’immiscer dans le jeu politique en critiquant pour leur « inefficacité » les députés malais du parlement de Singapour, lesquels appartiennent tous au parti gouvernemental. Il a estimé que l’Association devrait collaborer avec les organisations contrôlées par le gouvernement comme « Mendaki » dont le but est d’aider matériellement à l’ascension sociale des membres de la communauté musulmane malaise, ou au « Muis » qui en est la direction religieuse.
De leur côté, les membres de l’Association n’ont pas l’intention de se laisser intimider et ont annoncé que, pour l’instant, ils étaient « plus efficaces en travaillant en dehors de ‘Mendaki’ ». Alami Musa, président de l’Association, a affirmé par ailleurs que son groupe continuerait d’étudier d’autres modalités de consultation pour la communauté malaise.
Au cours des années, le gouvernement singapourien s’est toujours montré extrêmement attentif à tout ce qui pourrait amener à l’émergence d’une société civile indépendante du gouvernement. L’Eglise catholique, les avocats, les syndicats et d’autres associations ont fait, chacun à leur tour, les frais de cette pesante sollicitude gouvernementale qui prend prétexte d’un danger supposé de « communautarisme ».
La communauté malaise musulmane de Singapour forme environ 15 % de la population. Les Malais sont aussi la communauté la plus pauvre de la cité-Etat.