Eglises d'Asie

Le gouvernement continue de refuser toute organisation indépendante à la communauté malaise musulmane

Publié le 18/03/2010




La proposition, avancée par l’Association malaise des professions libérales, de doter la communauté malaise musulmane de Singapour d’une organisation indépendante des partis politiques et du gouvernement a été sèchement refusée, le 7 novembre, par le Premier ministre, Goh Chok Tong.

Celui-ci a estimé que cette initiative ne pourrait avoir comme résultat que de diviser la communauté musulmane malaise et, par ailleurs, pourrait encourager les autres communautés ethniques ou religieuses de Singapour à s’organiser elles aussi sur une ligne “communautariste”. M. Goh Chok Tong a profité aussi de son intervention pour lancer un avertissement voilé à l’Association malaise des professions libérales qui, selon lui, est tentée de s’immiscer dans le jeu politique en critiquant pour leur inefficacité » les députés malais du parlement de Singapour, lesquels appartiennent tous au parti gouvernemental. Il a estimé que l’Association devrait collaborer avec les organisations contrôlées par le gouvernement comme Mendaki » dont le but est d’aider matériellement à l’ascension sociale des membres de la communauté musulmane malaise, ou au Muis » qui en est la direction religieuse.

De leur côté, les membres de l’Association n’ont pas l’intention de se laisser intimider et ont annoncé que, pour l’instant, ils étaient “plus efficaces en travaillant en dehors de Mendaki’ ». Alami Musa, président de l’Association, a affirmé par ailleurs que son groupe continuerait d’étudier d’autres modalités de consultation pour la communauté malaise.

Au cours des années, le gouvernement singapourien s’est toujours montré extrêmement attentif à tout ce qui pourrait amener à l’émergence d’une société civile indépendante du gouvernement. L’Eglise catholique, les avocats, les syndicats et d’autres associations ont fait, chacun à leur tour, les frais de cette pesante sollicitude gouvernementale qui prend prétexte d’un danger supposé de “communautarisme”.

La communauté malaise musulmane de Singapour forme environ 15 % de la population. Les Malais sont aussi la communauté la plus pauvre de la cité-Etat.