Eglises d'Asie

Selon le président Wahid, certains musulmans instrumentalisent la religion musulmane, et le débat politique se polarise entre musulmans réformistes et musulmans traditionalistes

Publié le 18/03/2010




Intervenant devant les catholiques d’Indonésie réunis début novembre en synode, le président Abdurrahman Wahid a déclaré qu’en Indonésie, les religions de façon générale subissaient un processus de “banalisation » et que leur pratique se réduisait à des rites superficiels et à des slogans. C’est en particulier vrai de la religion musulmane, a précisé le président indonésien devant 4 000 catholiques venus des 34 diocèses de l’Eglise en Indonésie rassemblés non loin de Djakarta pour SAGKI 2000 (Sidang Agung Gereja Katolik Indonesia 2000 – le Grand synode de l’Eglise catholique en Indonésie).

Dans le passé, nous avions à faire face aux tensions et aux conflits nés de l’opposition entre les riches et les pauvres, mais aujourd’hui, apparemment, les tensions que nous connaissons sont issues de l’opposition entre les musulmans réformistes et les musulmans traditionalistes », a déclaré le président Wahid. L’opposition entre les deux principales ligues musulmanes du pays doit être contenue, a-t-il ajouté, faisant référence à la Nahdlatul Ulama, principale organisation musulmane du pays dont il était le président avant d’accéder à la présidence du pays, et à la Muhammadiyah, ligue qu’a dirigée Amien Raïs, actuel président de l’Assemblée consultative populaire et un des principaux rivaux d’A. Wahid sur la scène politique (10).

Le président Wahid s’est également étonné du niveau de violence dans le pays. Selon lui, la démocratisation que connaît la vie politique en Indonésie devrait permettre au dialogue de prendre le pas sur l’usage de la force physique. Dans le cadre d’une démocratie, les différences d’opinion dans une société diverse doivent être acceptées comme étant une chose normale », a-t-il conclu.