Eglises d'Asie

Un dirigeant du bouddhisme unifié trace un portrait pessimiste du Vietnam à l’intention du président américain

Publié le 18/03/2010




Une personnalité religieuse bien connue de Hô Chi Minh-Ville, le vénérable Thich Quang Dô, recteur de l’institut de propagation du Dharma, s’est adressé au président américain dans une lettre ouverte datée du 5 novembre (24), une lettre destinée à lui faire connaître ce qu’il ne lui sera pas permis de voir ou d’entendre lors de sa visite au Vietnam.

Il y déclare douter que le président puisse véritablement rencontrer le véritable peuple vietnamien, un peuple où les hommes libres sont les ennemis du régime et sont réduits au silence. Il en donne pour preuve son cas personnel, son incarcération, son exil, son maintien en résidence surveillée. Puis, il passe en revue les libertés manquantes au Vietnam, la liberté de presse, la liberté syndicale, la liberté d’expression, la liberté de religion. A propos de celle-ci, il cite les exactions les plus récentes commises par les autorités contre toutes les religions du Vietnam : arrestations récentes de sept bouddhistes hoa hao, la confiscation de la propriété des bénédictins de Thiên An à Huê, les menaces et interdictions subies par les communautés protestantes, les arrestations de caodaïstes lors de la visite du rapporteur des Nations Unies, l’interdiction d’activités religieuses imposée au bouddhisme unifié, la mise en résidence surveillée de leur patriarche, l’emprisonnement de nombreux religieux.

Enfin, le religieux bouddhiste demande au président américain de faire pression sur les dirigeants vietnamiens pour qu’ils respectent les droits de l’homme, libèrent immédiatement les prisonniers de conscience, restaurent le statut légitime des communautés religieuses et abrogent les lois apportant des limitations aux libertés fondamentales.