Eglises d'Asie

Des catholiques de Corée du Nord et de Corée du Sud coopèrent pour retrouver les restes d’un “patriote” catholique, exécuté en Chine par les Japonais en 1910

Publié le 18/03/2010




En octobre 1909, pour protester contre la mainmise du Japon sur la Corée, Thomas An Chung-gun, catholique et coréen, avait assassiné à Harbin, en Chine, Hirobumi Ito, résident général du Japon en Corée. Quelques mois plus tard, en 1910, il fut exécuté par les Japonais dans la prison de Lushun, ville située dans le nord-est de la Chine. Depuis la division de la péninsule coréenne en deux, Thomas An est l’une des très rares figures honorées des deux côtés de la ligne de démilitarisée. Au nord comme au sud du 38e parallèle, il est reconnu comme un “patriote ». Les 24, 25 et 26 octobre dernier, pour la première fois, une cérémonie commémorant le 91ème anniversaire de son exécution s’est tenue à Harbin, en Chine, à l’initiative commune de catholiques nord- et sud-coréens.

Lors de cette cérémonie, ces catholiques coréens ont décidé de joindre leurs efforts pour tenter de retrouver les restes de Thomas An. En effet, en 1910, les Japonais n’ont pas rendu le corps à la famille mais l’ont, semble-t-il, enterré dans le cimetière de la prison. Depuis, nombreux sont les Coréens, y compris l’ancien dirigeant nord-coréen Kim Il-sung, a avoir tenté de localiser ses restes – sans succès. Selon le P. John Park Chang-il, l’un des onze prêtres membres de l’Association (sud-coréenne) des prêtres pour la justice présents à Harbin, cet accord s’inscrit dans la ligne exemplaire du patriotisme dont Thomas An a su, en son temps, faire preuve. Outre les onze prêtres sud-coréens, trois religieuses de Corée du Sud ont pris part à cette cérémonie. La partie nord-coréenne était représentée par six laïcs de l’Association nord-coréenne des catholiques romains, dont son président, Samuel Chang Jae-on.

Les participants à cette cérémonie se sont mis d’accord pour demander de l’aide à leurs gouvernements respectifs. Si leurs recherches sont couronnées de succès, la partie sud-coréenne a suggéré que les restes de Thomas An soient placés sur la DMZ (la ligne démilitarisée qui sépare les deux Corée) afin d’éviter toute dispute inutile.