Eglises d'Asie

En dépit de la rapide augmentation du nombre de séropositifs, le Vietnam est cependant moins touché que les autres pays de l’Asie du Sud-Est

Publié le 18/03/2010




L’augmentation du nombre de séropositifs au cours des dix premiers mois de l’année 2000 est alarmante. Plus de 10 000 nouveaux porteurs du virus HIV ont été enregistrés. Pour le seul mois d’octobre, 1 860 nouveaux contaminés ont été découverts, ce qui est un chiffre record jamais atteint depuis l’apparition de la maladie au Vietnam, en janvier 1991. La courbe de l’augmentation des séropositifs est en progression rapide : de 20 %, elle était passée à 30 % en 1999. Elle sera de 50 % pour l’année 2000. Le nombre de cas officiellement enregistrés n’est pour le moment que de 26 500. Mais, selon le responsable du Comité anti-sida, la population de séropositifs au Vietnam devrait être estimée à 150 000. Les experts internationaux concluent à des estimations du même ordre de grandeur.

L’épidémie qui, au Vietnam, se transmet principalement par la prise de drogue en injection intraveineuse s’est développée d’abord dans les milieux de toxicomanes et de prostituées. On déplore, aujourd’hui, de la voir affecter surtout les jeunes générations. 50 % des séropositifs ont entre 20 et 29 ans. Il y aurait eu, cette année, 2,3 % de candidats au service militaire contaminés par le virus HIV.

Depuis quelques temps, les services de santé du gouvernement vietnamien font de nombreux efforts pour essayer de mettre un frein à la progression actuelle. Ils ont, pour cela, fait largement appel à la collaboration internationale. Depuis plus d’un an, le centre de contrôle des maladies des Etats-Unis, comme l’a rappelé Bill Clinton lors de son discours aux étudiants de Hanoi, apporte son aide à la lutte contre le sida. Il a, en particulier, contribué à la formation d’agents médicaux spécialisés en cette maladie. A l’occasion de la journée mondiale anti-sida qui aura lieu le 1er décembre, une campagne d’information et de prévention d’une durée d’un mois a été organisée sur le thème Les hommes modifierons le sida ». Son objectif vise principalement à transformer les mentalités en ce domaine.

Enfin du 8 au 10 novembre, a eu lieu, à Hanoi, une conférence sur la surveillance de l’épidémie dans les pays de l’Asean avec le concours de Etats-Unis, de l’ONU et de grands experts internationaux. Les informations publiées à cette occasion montrent que le “boom” du sida est loin d’affecter uniquement le Vietnam où la proportion des séropositifs reste une des moins fortes de l’Asie du Sud-Est. La Birmanie compterait environ 500 000 contaminés pour une population de 48 millions d’habitants, la Thaïlande un million, le Cambodge 170 000 pour une population de 12 millions d’âmes.

C’est en janvier 1991, époque où le premier cas de séropositivité au Vietnam fut relevé à Hô Chi Minh-Ville, que furent publiés les premiers rapports officiels sur le sida (26). Depuis cette époque, des chiffres ont été régulièrement communiqués au public par l’intermédiaire de la Commission de lutte contre le sida. Selon les rapports officiels, au mois d’octobre 1993, les cas de contamination par le virus du sida recensés dépassaient déjà le chiffre de mille. Plus d’un an après, au mois de novembre 1994, le Comité de lutte contre le sida répertoriait 1 982 personnes séropositives, parmi lesquels 128 atteintes du sida. Il y avait eu, à cette époque, 48 décès du fait de cette maladie. Au 24 août 1996, selon les rapports officiels, plus de 4 200 cas de séropositivité avaient été enregistrés sur tout le territoire dans 40 villes et provinces du pays. Parmi les personnes contaminées, 354 ont contracté la maladie et 184 étaient décédées. Selon les dernières statistiques de novembre 2000, 4 300 personnes développent aujourd’hui la maladie du sida. Depuis 1991, elle a eu une issue mortelle pour 2 218 personnes.