Eglises d'Asie – Vietnam
Huê : des chercheurs catholiques et non-catholiques débattent de la culture catholique au Vietnam
Publié le 18/03/2010
Le matin du premier jour, au cours de la messe d’ouverture, l’archevêque de Huê, Mgr Nguyên Nhu Thê rappela la phrase de Jean-Paul II : « La foi devenue culture est une foi reçue dans sa totalité et vécue le plus fidèlement », tandis que l’évêque de Thai Binh, Mgr Nguyên Van Sang, définissait la culture chrétienne comme le « mariage » de la foi et de la culture, alliance dans laquelle l’Esprit Saint joue un rôle important. Plus tard au cours du discours inaugural, il présentait l’objectif du séminaire comme une réponse aux deux questions : « Les chrétiens vietnamiens ont–ils une culture propre ? Si oui, celle–ci a–t–elle des liens intimes avec la vie de la population ? »
Dans une première conférence, le P. Thiên Cam, dominicain, a répondu d’une manière positive à la question qui constituait l’intitulé de son exposé : « Existe–t–il une culture catholique vietnamienne ? » (23). Selon, lui, la culture chrétienne s’est véritablement intégrée à la culture vietnamienne. Elle en est même devenue un élément constituant au même titre que le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme, introduits au Vietnam avant elle. Non seulement la vie chrétienne s’est appropriée toutes les composantes de la culture populaire vietnamienne en tous les domaines, mais elle a laissé des traces certaines dans tous les secteurs de la culture, en littéraire où elle inaugura l’ère moderne, mais aussi en musique, dans l’architecture et même dans le septième art, avec un film comme Chuyên Tu tê (‘Histoires de gens de bien’) où est exaltée l’ouvre caritative des religieuses, ou encore avec le film Môt gôc công viên (‘Un coin de jardin public’). D’autres interventions ont eu un caractère historique. L’écriture Quôc Ngu, la contribution la plus remarquable du christianisme au patrimoine culturel vietnamien, a fait l’objet de plusieurs exposés. Le prêtre jésuite, Dô Quang Chinh, auteur de nombreuses études sur ce sujet, la présenta à travers celui auquel on en attribue généralement la création, le P. Alexandre de Rhodes. L’érudit catholique, Nguyên Khac Xuyên, exposa les résultats de ses recherches sur les manuscrits en Quôc Ngu, conservés aux archives des Missions Étrangères de Paris.