Eglises d'Asie – Inde
Les communautés dont les églises ont été endommagées par les attentats de juin ont été indemnisées par les Etats concernés mais les coupables courent toujours
Publié le 18/03/2010
A Goa, la somme d’argent accordée par le gouvernement a été de 100 000 roupies (2 140 dollars). Grâce à elle, deux fenêtres, deux portes, des grilles et des vitraux de l’Eglise saint André, endommagés le jour de l’attentat, ont été remis en état. L’excédent de cette somme a été utilisé pour réparer un fissure du mur de l’église, qui s’était produite à l’issue des explosions. Les travaux étaient achevés en septembre.
Dans l’Etat voisin du Karnataka, selon les déclarations de l’évêque de Bellary, Mgr Joseph D’Silva, aussi-tôt après l’explosion de deux bombes dans l’église Sainte Anne de la paroisse de Wadi, le gouvernement avait débloqué la somme de 500 000 roupies, ce qui a permis de mener à bien les réparations qui se sont terminées en septembre. Le gouvernement a même construit de surcroît un mur d’enceinte pour l’église et une route pavée jusqu’au sanctuaire de la Vierge dépendant de la paroisse. L’église luthérienne Saint Jean de Hubly, également touchée par les attentats du 8 juin dernier, a été, selon le pasteur qui la dessert, restaurée, grâce aux soins de l’administration de l’Etat, en un temps record. Ce n’est pas le cas de l’église catholique saint Patrick de Bangalore où le 9 juin deux explosions successives avaient fait quatre blessés. La promesse d’indemnisation du gouvernement est jusqu’à présent restée lettre morte.
L’Etat d’Andhra Pradesh s’est montré moins généreux que les autres dans son indemnisation des églises touchées par les attentats. La somme allouée pour la restauration de l’église de Tadepalligudem n’a pas été suffisante et les paroissiens ont dû ajouter 50 000 roupies. Le responsable de l’association baptiste de Hyderabad en charge d’une église endommagée en juin n’a pu couvrir que la moitié des frais de réparation avec la somme accordée par l’Etat.
Pour ce qui concerne les auteurs des attentats de juin, la plupart des dirigeants des Eglises chrétiennes ont mis en doute les accusations que la police fait peser sur quarante musulmans arrêtés au mois d’août, appartenant à la secte musulmane “Deendar Anjuman » (‘organisation pour le devoir’). A l’époque, le commissaire de police B.N. Nagaraj qui menait l’enquête dans les trois Etats affirmait avoir assez de preuves pour démontrer que la secte était à l’origine des attentats et non pas un quelconque groupe pro-hindou. Beaucoup pensent que les musulmans ne tiennent le rôle de boucs émissaires que pour mieux camoufler les agissements des groupes hindouistes extrémistes.