Eglises d'Asie

Selon le cardinal Sin, le président Estrada constitue “le plus grand des problèmes du pays” et doit démissionner

Publié le 18/03/2010




Tandis que les préparatifs du procès du président Estrada se poursuivent (16), le cardinal Sin a réitéré ses prises de position, très fermes, à l’endroit du président des Philippines. Le cardinal Sin a en effet déclaré le 27 novembre que le président devait démissionner avant le début de son procès, lequel doit débuter au Sénat transformé en tribunal le 7 décembre prochain. Selon l’archevêque de Manille, Joseph Estrada est devenu “un des plus grands problèmes du pays ». “Nous devons prier très fort pour le président. C’est seulement à la lumière de l’esprit d’amour pour Dieu et le pays qu’il (le président) sera à même de comprendre la valeur de sa démission », a-t-il notamment déclaré.

Le président Estrada, a ajouté le cardinal Sin, doit cependant rappeler au peuple philippin qu’il n’est pas seul à être coupable. Le peuple philippin est aussi coupable de complaisance, d’indifférence et d’apathie ». C’est pourquoi, il doit se réveiller et s’engager » dans les actions de protestation pacifique contre le président Estrada qui se déroulent un peu partout dans le pays.

Par ailleurs, dans le contexte politiquement chargé de ces journées qui précèdent le début du procès du président Estrada, les rumeurs et les soupçons de manipulation courent. Une publicité anonyme est parue le 21 novembre dans des journaux pour exprimer le mécontentement d’officiers supérieurs des forces armées », mécontentement provoqué par la promotion au grade de général de deux colonels qui auraient été promus par favoritisme politique. Le président de la Conférence des évêques, Mgr Orlando Quevedo, a déclaré à ce propos qu’il pensait effectivement que certains secteurs de l’armée et de la police étaient démoralisés » mais que, pour autant, la probabilité d’un coup d’Etat appuyé par des militaires était fort réduite. Des rumeurs selon lesquelles des guérilleros communistes infiltreraient les manifestations anti-Estrada ont provoqué la mise en alerte maximale des forces de sécurité.

Des amis politiques du président Estrada ont également pris position pour dénoncer l’insistance avec laquelle certains responsables de l’Eglise appelaient à la démission du président Estrada. Selon Aquilino Pimentel, président du Sénat, ceux qui appellent à la démission, y compris des évêques et des prêtres, agissent comme si la vérité et le droit étaient de leur côté ». Dénonçant le manque de respect de la dignité humaine » chez certains responsables de l’Eglise, A. Pimentel les a appelés à se montrer un peu moins certain de leur infaillibilité ». Le président Estrada, pour sa part, s’est déclaré confiant quant à l’issue de son procès : J’assure le peuple philippin que je serai acquitté car la vérité est de mon côté ».