Eglises d'Asie

L’Eglise catholique fait appel à l’aide internationale pour faire face aux dépenses nécessitées par la reprise de la vie économique dans le delta du Mékong

Publié le 18/03/2010




Le 5 décembre dernier, Mgr Huynh Van Nghi, en tant que vice-président de la conférence épiscopale du Vietnam, chargé de l’action caritative, a présenté un bilan des dégâts causés par les dernières inondations du delta du Mékong au cours des mois de septembre et octobre derniers et lancé un appel à l’aide internationale (30). L’évêque de Phan Thiet a consacré plusieurs semaines à une visite des régions sinistrées et grâce aux renseignements fournis par les évêques du lieu, il a pu présenter un tableau relativement précis de la nature et de l’étendue des dégâts ainsi que des secours qu’il faudrait faire parvenir dans ces régions dans des délais plus ou moins longs.

Quatre provinces du sud ont été touchées. Trois d’entre elles font partie du diocèse My Tho, Long An, Tiên Giang et Dông Thâp (pour une partie). Dans une lettre adressée le 22 septembre à ses compatriotes vietnamiens catholiques dans le pays et à l’étranger, l’évêque du lieu, Mgr Bui Van Dôc, avait déjà dressé un premier bilan provisoire des dégâts supportés par les catholiques du diocèse qui sont au nombre de plus de 100 000 sur une population de 4 millions d’habitants (31). Un second rapport a été établi par lui le 22 octobre 2000, plus précis et tenant compte de l’ensemble de la population, catholique et non catholique. Le tableau des dégâts est impressionnant :

Dans la province de Dông Thâp, la plus sinistrée de toutes, 270 000 habitations ont été touchées par les eaux, ce qui signifie que 90 % des familles de la province ont été sinistrées. Plus de la moitié des maisons ont subi de très graves dégâts sinon une totale destruction. 12 571 familles ont été obligées de quitter les lieux des inondations, plus de la moitié en urgence. Au total, on a recensé 111 morts, pour la majorité des enfants. Plus de huit mille hectares de riz ont été totalement perdus tandis que 26 000 hectares étaient récoltés prématurément ce qui a diminué considérablement le rendement. A la fin du mois d’octobre, 11 400 familles étaient sans provisions et souffraient de la faim.

Dans la province de Long An, le niveau des eaux a été particulièrement élevé dans quatre districts. Vingt personnes ont péri noyées dont 14 enfants. Au total, 91 communes ont été envahies par les eaux, ce qui représente entre 67 000 et 100 000 familles sinistrées. 273 maisons ont été totalement détruites et 6 158 familles ont dû se réfugier ailleurs. 220 écoles, 44 dispensaires ont été endommagés. 15 000 hectares de riz ont été perdus et 33 000 récoltés prématurément.

Dans la province de Tiên Giang, quatre districts ont été plus sinistrés que les autres. 79 communes ont été inondées. Ce sont quelque 100 000 habitations qui ont été touchées par la montée des eaux qui a obligé 3 096 familles a chercher ailleurs un refuge. 417 écoles ont dû fermer temporairement leurs portes, plus ou moins endommagées. 2 050 hectare de riz ont été perdus, 5 100 récoltés prématurément. Il y eu 33 morts et trois blessés. La province de An Giang qui se trouve sur le territoire du diocèse de Long Xuyên présente un lourd bilan en vies humaines : 95 personnes ont trouvé la mort au cours de la période d’inondations. 17 000 habitations ont été endommagés par les eaux, ainsi que 700 km de route et 87 ponts.

L’énoncé même de ce bilan suggère l’ampleur de l’aide à fournir. Selon les déclarations de Mgr Nghi, grâce à la collaboration de Caritas Internationalis, des paroisses catholiques du Vietnam et des communautés vietnamiennes à l’étranger, une aide de 58 000 dollars a pu être fournie, sans tenir compte des médicaments, de l’alimentation, des vêtements et matériaux indispensables apportés directement sur les lieux. Cependant les besoins immédiats et à long terme sont encore nombreux. Immédiatement, il est nécessaire de fournir aux sinistrés des semences, des engrais et fumures ainsi que de la main d’ouvre. A plus long terme, les aides devraient permettre aux sinistrés de replanter le maïs et les arbres fruitiers dans les vergers. Une aide de l’ordre de 370 000 dollars serait nécessaires pour assurer la satisfaction de ces besoins à court et à long terme. 100 000 dollars ont déjà été recueillis. Il manque encore quelque 250 000 dollars, somme trop importante pour être trouvée au sein de l’Eglise locale. C’est la raison de l’appel lancé par la Conférence épiscopale aux grandes organisations caritatives internationales.