Eglises d'Asie

Un hôpital catholique refuse de construire un oratoire spécialement réservé aux musulmans

Publié le 18/03/2010




Un hôpital catholique de Padang a refusé la demande d’un groupe de musulmans qui voulait qu’un oratoire soit spécialement aménagé pour eux dans l’enceinte de l’hôpital. L’hôpital Yos Sudarso, du nom d’un célèbre héros catholique, a réfuté dans le même temps les accusations d’un journal populaire musulman affirmant que l’hôpital faisait preuve de prosélytisme du fait des crucifix installés dans les chambres des patients. Padang est la capitale de la province de Sumatra occidental, région où l’islam est la religion prédominante. L’hebdomadaire Bijak (‘Sagesse’), dans sa quatrième livraison de septembre, affirmait en effet que l’hôpital Yos Sudarso s’attirait les bonnes grâces de ses patients en leur offrant des traitements et des médicaments gratuits pour mieux les convertir au catholicisme.

L’aumônier, le P. Aldo La Ruffa, prêtre italien de la Société des Missions étrangères de Saint François Xavier, a déclaré que la demande des musulmans pour la construction d’une « musholla » (oratoire musulman) ne pouvait être acceptée étant donné que l’hôpital ne pouvait répondre aux demandes de toutes les religions. « Nous n’avons même pas de chapelle pour nos propres employés catholiques », a-t-il précisé. « Les patients et leurs visiteurs prient dans leur chambre. Quant aux crucifix, ils sont seulement le signe que cet hôpital est une institution catholique. Rien de plus. Ce sont les équivalents des calligraphies en arabe ou des peintures que l’on trouve dans les hôpitaux musulmans ». L’aumônier a précisé que l’hôpital enlevait le crucifix d’une chambre si le patient ou sa famille le demandait poliment, « mais nous ne pouvons tolérer des gestes insultants comme celui de cette famille jetant le crucifix dans les toilettes ». Le directeur de l’hôpital, Rinal Fendy, a réfuté les allégations de ce journal populaire en affirmant que son établissement n’avait jamais établi de passe-droit ni fait de discrimination : « La moitié de nos patients sont des musulmans. Il est impossible que nous puissions tromper les gens de cette façon ».

Par ailleurs, dans une autre partie de l’Indonésie, à Pontianak, capitale du Kalimantan occidental (Bornéo), l’hôpital St Anthony possède une chapelle dans ses locaux où la messe du dimanche est célébrée régulièrement pour le personnel, les malades et leurs parents. C’est le plus grand hôpital et le plus connu de cette région. Le directeur, le docteur Sebastianus Michael Dahlan explique ainsi sa conception de l’hôpital : « Un service médical de haute qualité dans un esprit de charité ». Les fonds récoltés pendant la campagne annuelle du carême permettent d’aider les plus démunis « parce que nous voulons garder un certain équilibre entre le souci des affaires et le service social. 163 lits, soit un tiers de notre capacité, sont réservés pour les familles en difficulté ».