Eglises d'Asie – Indonésie
Dirigeants chrétiens et musulmans s’organisent pour faire face aux problèmes mis en lumière par les attentats à la bombe de Noël
Publié le 18/03/2010
Etaient présents à cette réunion des représentants du Majelis Ulama Indonesia (MUI), ou Conseil indonésien des intellectuels musulmans, de la Communion des Eglises protestantes d’Indonésie, de la Conférence épiscopale catholique, du Nadhlatul Ulama et de la Muhammadiya, qui sont les deux organisations musulmanes de masse les plus importantes du pays, ainsi que des représentants d’organisations étudiantes interreligieuses. Un programme a été établi pour favoriser les communications interreligieuses, la médiation entre différents groupes de religions différentes, et la coopération pour faire face aux problèmes de la nation.
Selon les organisateurs, ce sont les attentats de Noël dernier qui ont activé l’initiative de ce forum. Pour les observateurs, la présence des délégués des principales religions et des principaux groupes musulmans indique, s’il en était besoin, que les conflits qui déchirent l’Indonésie aujourd’hui ne peuvent pas se réduire à des conflits interreligieux entre chrétiens et musulmans qui sont appelés à collaborer pour le développement du pays.
C’est aussi ce qui ressortait de l’intervention du cardinal Darmaatmadja, archevêque de Djakarta, au cours d’une célébration interreligieuse, le 29 décembre 2000, en présence du président Abdurrahman Wahid, de la vice-présidente, Megawati Sukarnoputri, et des représentants de toutes les religions.
Par ailleurs, selon une dépêche de l’AFP du 11 janvier, l’Indonésie a décidé d’envoyer deux ministres au Vatican pour informer le pape Jean-Paul II des derniers développements en ce qui concerne l’enquête sur les attentats à la bombe de Noël dernier. La date de leur voyage n’est pas encore fixée, mais, selon I Wayan Karya, secrétaire d’Etat au ministère des Affaires sociales et politiques, les ministres seront accompagnés de représentants des Eglises chrétiennes et des principaux groupes musulmans. Le but du voyage serait de “lever les malentendus” qui pourraient exister. Il est vrai que certains médias, particulièrement en Occident, n’hésitent pas à faire des amalgames simplistes qui ne prennent pas en compte la complexité de la situation indonésienne.