Eglises d'Asie – Vietnam
Hô Chi Minh dépassé par Bill Gates dans le cur de la jeunesse vietnamienne
Publié le 18/03/2010
Les résultats du sondage ont suscité l’étonnement des responsables de la revue qui l’avouent, eux-mêmes, dans la présentation de l’enquête. La proportion de ceux qui estiment nécessaire d’entretenir en eux le culte de quelques idoles s’est révélée peu élevée, 57 % de l’ensemble des réponses. Dans cette tranche de réponses, seuls 39 % considèrent que Hô Chi Minh peut être considéré comme une « idole Vo Nguyên Giap, le vainqueur de Diên Biên Phu, arrive immédiatement derrière avec 35 %. L’actuel premier ministre Pham Van Khai ne recueille que 3,2 % des réponses et se classe au même rang qu’Hillary Clinton, laquelle vient de faire, il est vrai, un voyage remarqué au Vietnam. Les noms du secrétaire général, Lê Kha Phiêu, du président Trân Duc Luong, des personnalités du Parti à la retraite comme Dô Muoi, Lê Duc Anh, ne sont même pas mentionnés.
Pendant ce temps, Bill Gates, le roi de l’informatique aux Etats-Unis, est placé très loin devant les personnalités politi-ques vietnamiennes, puisqu’il est plébiscité par près de 90 % des personnes interrogées comme la véritable idole de la jeunesse.
On ne sait si cette publication des résultats du sondage a été le fruit d’un choix volontaire de la part de la revue ou une initiative malheureuse, toujours est-il que, selon les mêmes sources, le chef de la rédaction de la revue, Lê Van Nuôi, et son adjoint, Huynh Son Phuoc, sont aujourd’hui dans « leurs petits souliers ». Ils s’attendent à être obligés de démissionner, ou, du moins, de présenter leur auto-critique. Mais ce n’est pas la première fois que les responsables de la revue Tuôi Tre ont maille à partir avec la censure. Le précédent chef de la rédaction, Mme Kim Hanh, avait été destitué de son poste pour avoir laissé passer dans son journal, un article parlant de la vie amoureuse de Hô Chi Minh.
Le numéro spécial de Tuôi Tre paraîtra quand même. La page contenant le sondage a été arrachée et remplacée par un article exaltant les mérites de deux personnages falots et sans relief, les frères Phan Cu Dê.