Eglises d'Asie

Les évêques catholiques du Timor occidental et de Timor-Oriental demandent au gouvernement indonésien de faciliter le rapatriement des réfugiés est-timorais présents au Timor occidental

Publié le 18/03/2010




Rassemblés à Dili, au Timor-Oriental, à l’initiative de Mgr Renzo Fratini, nonce apostolique en poste à Djakarta, les évêques des deux diocèses du Timor occidental (partie indonésienne de l’île de Timor) et les représentants des deux diocèses de Timor-Oriental ont publié le 6 janvier un communiqué commun. Ces évêques catholiques appellent le gouvernement indonésien à assurer la sécurité dans les camps de réfugiés au Timor occidental et à faciliter le retour au Timor-Oriental des personnes qui souhaitent effectivement y retourner.

Dans ce texte en sept points, les évêques commencent par rappeler la difficile situation qui est celle des quelque 100 000 réfugiés est-timorais encore présents dans des camps au Timor occidental (17). Notant que leur “impression est que la grande majorité de ces gens souhaite être rapatriée vers le Timor-Oriental”, ils appellent ceux qui sont en position de le faire de permettre aux réfugiés “de choisir librement s’ils souhaitent ou non retourner [au Timor-Oriental]”. Soulignant que l’Eglise catholique n’est pas en mesure de fournir une aide technique pour l’organisation de ces rapatriements, les évêques interpellent le gouvernement indonésien afin que celui-ci “assure la sécurité dans les camps de réfugiés et facilite le retour des réfugiés par des voies sûres”. Ils demandent aussi aux autorités indonésiennes de contrôler ceux qui “exploitent la douloureuse situation des réfugiés à des fins politiques ou par intérêt économique”.

Pour ce qui concerne l’accueil de ces réfugiés au Timor-Oriental, les évêques rappellent que l’Eglise est pleinement engagée dans le processus de réconciliation. Une réconciliation que les responsables catholiques veulent voir se faire dans la vérité. Ils soutiennent ainsi la formation d’une Commission nationale pour la vérité et la réconciliation et les enquêtes menées par le système judiciaire qui se met en place sous l’égide de l’UNTAET (United Nations Transitional Authority for East Timor) des Nations Unies. Les démarches de la justice doivent cependant reposer “sur les valeurs du pardon pour tous ceux qui reconnaissent leur responsabilité dans les événements tragiques du passé”.

Enfin, les évêques invitent les organisations internationales et les ONG à reprendre leur travail au Timor occidental en faveur des réfugiés. Le personnel des agences de l’ONU et de la plupart des ONG avait été évacué du Timor occidental en septembre dernier après que trois membres de l’UNHCR eurent été assassinés à Atambua par des miliciens est-timorais hostiles à l’indépendance du Timor-Oriental (18).

Ce communiqué est signé de Mgr Carlos Belo, administrateur apostolique du diocèse de Dili, du P. Mario do Carmo Belo, vicaire général de Baucau, représentant Mgr do Nascimento, administrateur apostolique de Baucau, retenu au Portugal, et, pour la partie indonésienne de l’île de Timor, par Mgr Peter Turang, archevêque de Kupang, et Mgr Anton Pan Ratu, évêque d’Atambua. A l’issue de cette rencontre de deux jours, Mgr Carlos Belo a souligné l’importance de cette rencontre : “Pour la première fois, nous nous sommes rencontrés pour parler avant tout du problème humanitaire, du retour des réfugiés. Nous voulons rappeler que, aujourd’hui, au Timor-Oriental, il règne la paix et la tranquillité : nous sommes prêts à les accueillir”.