Eglises d'Asie – Philippines
Les évêques catholiques réfléchissent à la meilleure façon d’éviter que le procès du président Estrada ne débouche sur des manifestations de violence
Publié le 18/03/2010
Tout en soulignant que plusieurs responsables de l’Eglise catholique ont pris la tête de manifestations dans la rue, Mgr Legaspi estime que les « pressions » doivent être accompagnées d’« une formule qui permette une réconciliation nationale fondée sur le pardon ». Les évêques du pays, ajoute-t-il, sont prêts à « proposer les mesures nécessaires » pour préserver la paix afin de prévenir « tout recours à la violence ». En premier lieu, l’Eglise appelle les gens à prier et à jeûner pour discerner la volonté de Dieu. En second lieu, selon certaines sources internes à l’Eglise citées par l’agence Ucanews, les res-ponsables de l’Eglise catholique discutent d’« une sortie élégante » pour le président et d’un transfert en douceur du pouvoir à la vice-présidente Gloria Macapagal-Arroyo. Toujours selon ces sources, des « durs » comme Corazon Aquino, qui refuse tout compromis avec le président Estrada, ne seraient pas inclus dans l’équipe appelée à diriger le pays à la suite d’un éventuel retrait de Joseph Estrada.
A l’archevêché de Manille, le cardinal Sin a convoqué le 3 janvier son « collège des consulteurs » pour étudier toutes les issues possibles au procès Estrada. Evêques et prêtres du diocèse ont rédigé des scénarios afin d’être prêts à toute éventualité. « Nous avons débattu du possible acquittement du président, de sa condamnation et de sa démission », a simplement déclaré Mgr Socrates Villegas, vicaire général de Manille, refusant de confirmer s’ils avaient pris en considération l’éventualité d’un coup d’Etat ou de la proclamation de la loi martiale.