Eglises d'Asie – Divers Horizons
Pour la première fois, des pèlerins taiwanais ont pu se rendre directement et légalement en Chine pour honorer Matsu, déesse de la mer et de la paix
Publié le 18/03/2010
Depuis 1987, date à laquelle le gouvernement taiwanais a autorisé ses ressortissants à se rendre sur le continent chinois (29), des milliers de pèlerins se rendent chaque année à Meizhou, mais ils doivent tous passer par un territoire tiers avant de gagner la Chine populaire (que ce soit Hongkong, Macao ou les îles japonaises des Ryukyu). A la mi-juin de l’an dernier, des associations de pèlerins pour Meizhou avaient préparé le voyage de 6 000 Taiwanais à Meizhou, en projetant de les faire voyager directement du territoire taiwanais à celui de la Chine populaire, profitant ainsi de la loi votée en mars 2000 par le parlement taiwanais mettant un terme à l’interdiction de tout contact direct entre Taiwan et le continent chinois (30), mais ce voyage avait dû être annulé à la dernière minute (31). La présence de fidèles de la déesse Matsu à l’occasion de ces premiers contacts directs et légaux entre Taiwan et la Chine n’est donc pas un hasard. Elle récompense l’activité des associations taiwanaises de pèlerins en faveur de ces liens directs (32). On estime généralement qu’à Taiwan, 800 temples sont dédiés à cette déesse et que 16 millions de Taiwanais lui rendent un culte plus ou moins suivi.
Outre ce bateau de pèlerins taiwanais pour Meizhou, un peu plus au sud dans les eaux du détroit de Formose, deux autres navires sont partis à la même date de l’île taiwanaise de Kinmen pour gagner le port tout proche de Xiamen, dans la même province du Fujian, en Chine populaire. Premiers contacts directs et officiels entre ressortissants taiwanais et chinois depuis 1949, année où les troupes nationalistes du Gouomintang ont débarqué sur l’île de Taiwan, ces voyages s’inscrivent dans l’initiative taiwanaise dite des “mini-liens” visant à légaliser les contacts directs entre les deux entités de part et d’autre du détroit de Formose. Ces “mini-liens” concernent les domaines des communications directes, des échanges commerciaux et des transports de passagers.