Eglises d'Asie – Inde
Rajasthan : deux missionnaires protestants battus et laissés pour morts par des assaillants soupçonnés d’être des militants hindouistes d’extrême droite
Publié le 18/03/2010
L’attaque s’est produite alors que les deux pasteurs étaient en visite dans le village de Jehar, dans l’Etat de Rajasthan, où ils étaient venus assister à la cérémonie de consécration de l’enfant du pasteur local. Ils étaient entrain de projeter un film sur Jésus dans le village lorsque les agresseurs se sont présentés et leur ont intimé l’ordre de quitter le village. Sur le conseil du pasteur du lieu, ils sont allés chercher refuge dans la demeure du chef du village. C’est là que les individus, soupçonnés d’être des militants hindous, se sont emparés d’eux. Transportés dans la forêt, les deux missionnaires protestants ont été sauvagement frappés avec des barres de fer, des matraques en bois, et entaillés avec des couteaux et des flèches. La pasteur a rapporté qu’une couverture légère qu’il portait sur lui pour l’abriter du froid de l’hiver, l’a sans doute sauvé, empêchant que les entailles faites par les armes blanches soit plus profondes. Selon les déclaration de David Massey, les assaillants avaient l’intention de les tuer. Finalement, les deux hommes ont été abandonnés dans un barrage desséché, près de Vijayanagar dans le Gujarat. Ils y sont restés toute une nuit, sans nourriture ni boisson et souffrant du froid. Ce sont des paysans du lieu qui les ont trouvés au petit matin. Ils ont été alors amenés tous les deux à l’hôpital civil de Himmatnagar.
Lors de l’agression, David Massey a perdu presque toutes ses dents, sa main a été fracturée en deux en-droits et son visage contusionné par de nombreux coups. Le pasteur Zacchariah souffre de fractures des membres et d’entailles sur le front causées par une arme blanche. Il a confié à l’agence Ucanews, qu’alors qu’avec son confrère laïc ils faisaient les morts dans le barrage desséché, ils se sont engagés à pardonner à leurs agresseurs.
Jagdish Taral, le principal suspect, toujours en liberté, est le président de la section locale du Vishwa Hindu Parishad (Conseil mondial hindou, VHP). Il est soupçonné d’être l’auteur de huit meurtres et de quelques incendies criminels. Les militants du mouvement démentent son implication dans l’agression des missionnaires protestants et prétendent que l’intéressé était avec eux lorsque les faits ont eu lieu. A l’hôpital, où elles sont soignées, les deux victimes ont reçu la visite de fonctionnaires de police qui leur ont promis que justice serait faite dans les meilleurs délais. Cependant aucun représentant du gouvernement de l’Etat, pro-hindouiste, ne s’est déplacé.