Eglises d'Asie

Les catholiques de l’Inde de divers rites se réjouissent des deux nouveaux cardinaux…, pas tous cependant…

Publié le 18/03/2010




Deux archevêques indiens, Mgr Varkey Vithayathil et Mgr Ivan Dias, seront officiellement introduits dans le collège des cardinaux lors du consistoire du 21 février prochain au Vatican. L’un et l’autre occupent des postes dont le titulaire, selon une tradition relativement récente, est généralement appelé à la dignité du cardinalat. En effet, l’archevêque majeur syro-malabar, Mgr Varkey Vithayathil, est le troisième ordinaire de l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly à être ainsi distingué. Il en est de même pour Mgr Ivan Dias, également le troisième archevêque de Bombay a devenir cardinal. L’un de ses prédécesseurs fut le cardinal Valerian Gracias, premier Indien à avoir été élevé à cette dignité. L’Eglise de l’Inde a généralement bien accueilli cette double nomination qui, comme l’a fait remarquer Mgr Oswald Gracias, secrétaire général de la Conférence épiscopale de l’Inde, honore les Eglises latine et syro-malabare tout en mettant en valeur la diversité de l’Eglise de l’Inde et sa contribution au développement de l’Eglise universelle. On sait que l’Eglise de rite latin en Inde fut fondée par les missionnaires à partir du XVe siècle compte aujourd’hui 12,5 millions de fidèles répartis sur 115 diocèses. L’Eglise syro-malabare qui se réclame de la plus haute antiquité comporte 3,5 millions de catholiques dans 24 diocèse. Le rite catholique syro-malankara est le troisième en nombre, avec ses 280 000 fidèles et quatre diocèses.

L’archevêque de Bombay, Mgr Dias, est né le 14 avril 1936, à Bandra, un bastion du catholicisme indien dans la ville de Bombay. Ordonné prêtre en 1958, après deux ans de ministère, il est envoyé à Rome où ils se forme à la diplomatie. Nommé ensuite à la secrétairerie d’Etat, pendant neuf ans, en pleine guerre froide, il s’occupe du secrétariat de l’Europe de l’Est. C’est là qu’il se lie à l’archevêque de Cracovie, le futur Jean-Paul II, dont il évoque le souvenir avec admiration et émotion. Il sera ensuite en service dans les nonciatures de Scandinavie, d’Indonésie et de Madagascar, puis nonce apostolique au Ghana, Togo et Bénin. En 1987, il est en Corée où il reste quatre ans, jusqu’en en 1991. Son dernier poste diplomatique est en Albanie post communiste où il contribue à reconstruire l’Eglise. Lorsqu’il est nommé archevêque de Bombay, au terme de cette longue carrière aux quatre coins du monde, le futur cardinal avait acquis la connaissance et l’usage de 17 langues.

L’archevêque majeur syro-malabar, Mgr Varkey Vithayali, est né en 1927 à Paravoor, près de Kochi. Entré chez les rédemptoristes, il a été ordonné prêtre en 1954. Il a lui-même accueilli sa nomination comme un honneur, mais surtout comme une reconnaissance de l’Eglise syro-malabare. Cette interprétation a été partagée autour de lui aussi bien dans l’Eglise que chez les autorités civiles. Le ministre-président du Kerala s’est lui-même réjoui de cette marque d’honneur rendu à l’Eglise syro-malabare. Cependant cette nomination a réveillé certaines divisions déjà présentes au sein de son Eglise. On a noté par exemple, l’absence significative de l’archevêque de Changanacherry à la cérémonie du 21 janvier à Ernakulam durant laquelle a été lue la bulle pontificale nommant cardinal Mgr Vithayathil. Cet évêque est considéré comme le chef de la faction de l’Eglise syro-malabare voulant restaurer l’ancienne liturgie et les antiques traditions dans leur pureté. Par ailleurs, selon le journal The Hindu, les catholiques latins du Kerala auraient aussi manifesté leur insatisfaction de ne pas trouver un prélat de leur rite parmi les nouveaux promus. Un évêque de rite latin dont l’identité n’est pas dévoilée aurait, selon le journal, exprimé ainsi ses doléances : “Pas un évêque de rite latin n’a été fait cardinal dans notre Etat. Le comportement du Vatican à notre égard nous peine