Eglises d'Asie

La surveillance policière du P. Nguyên Van Ly s’accentue

Publié le 18/03/2010




Depuis le 5 février dernier, le P. Nguyên Van Ly a été officiellement installé dans sa nouvelle paroisse de An Truyên par l’archevêque de Huê, Mgr Nguyên Nhu Thê, en présence de deux curés doyens de la région, d’une douzaine de prêtres et d’une délégation de chrétiens de Nguyêt Biêu, lieu où il résidait jusqu’à présent. Il y a été chaleureusement accueilli par la population de la paroisse. A la fin du mois de janvier, le P. Ly avait fait savoir que son déplacement à An Truyên avait été demandé aux autorités civiles par son archevêque depuis trois ans déjà. Pressées par les circonstances, ces dernières ont enfin permis ce déplacement. Le P. Nguyên Van Ly qui ne compte pas abandonner son combat pour la liberté religieuse considère lui-même que sa nomination effective comme curé de An Truyên constitue pour lui un progrès. A Nguyêt Biêu, a-t-il fait remarquer, il n’était qu’un prêtre exilé sans paroisse. Il a maintenant charge d’âmes, une situation plus conforme à son état sacerdotal. Lors de son installation, l’ordinaire du diocèse a rappelé aux paroissiens que la mission confiée à leur curé était de les conduire sur la vie de la sainteté. Pour le P. Lê Van Ly, en acceptant son déplacement à An Truyên, le gouvernement aurait reculé d’un pas.

Cependant, depuis son installation dans sa nouvelle paroisse, la surveillance de la police semble s’être resserrée, accentuant encore davantage son isolement. Selon les rares confidences faites par le prêtre, tous ses déplacements, y compris à l’intérieur de la paroisse, se font accompagnés d’une escorte policière. Les choses se sont encore aggravées avec l’affaire des prières des morts au temple Tu Hiêu de Huê (1). Le 7 février, lors d’un déplacement à Nguyêt Biêu, deux jeunes gens qui l’accompagnaient ont été arrêtés tandis que le disque dur de son ordinateur et quelques disquettes étaient confisquées. Sur le disque dur se trouvait une communication qui devait être lue le 13 janvier devant la Commission pour la liberté religieuse du Congrès des Etats-Unis. Les jeunes gens ont été relâchés dans la nuit qui a suivi. Dans l’après midi du 11 février, le P. Ly a été invité à se rendre au siège du Comité populaire communal pour y subir un interrogatoire. Le prêtre s’y étant refusé, la police lui a fait savoir que, dans ces conditions, il ne pourrait sortir du périmètre de sa paroisse.

Le P. Ly a également annoncé la création d’une commission interreligieuse de lutte pour la liberté religieuse regrou-pant les représentants de trois religions, le bouddhisme unifié, le bouddhisme hoa hao et le catholicisme. La commis-sion a pour président le vénérable Thich Thiên Hanh, pour vice-président, M. Lê Quang Liêm, et pour secrétaire, le P. Ly en personne.