Eglises d'Asie – Inde
Le tremblement de terre dans le Gujarat n’est pas une punition de Dieu…
Publié le 18/03/2010
Les déclarations du ministre ont aussitôt suscité des réactions indignées un peu partout et lui ont coûté sa place. Après que la presse eut rapporté ces propos, le parti pro-hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP), qui, au Karnataka, est dans l’opposition, a aussitôt demandé sa démission et son arrestation pour incitation à la haine entre les communautés religieuses. Le ministre-président, S.M. Krishna, a demandé à son mi-nistre de quitter son poste. Ce dernier a obtempéré sans protester et a affirmé dans un communiqué qu’il regrettait ces remarques et faisait volontiers le sacrifice de son poste pour éviter que sa déclaration ne soit utilisée à des fins politiques pour inciter la population à la haine. Il a ajouté plus tard qu’en prononçant ces paroles, il avait pour unique intention d’intensifier la foi en Dieu et non de provoquer une controverse.
Dans le monde politique, les prises de position ont été nombreuses. Un député de l’assemblée législative de l’Etat a déclaré que la remarque du ministre avait amoindri la dignité des chrétiens de l’Inde, celle de l’Etat et celle de la nation. Dans les milieux chrétiens, beaucoup de personnes se sont également exprimées sur ce sujet. Certains, comme le P. George Mamballikkunnel, ont reproché au ministre de n’être point resté dans le domaine de ses compétences : “Les politiciens ne sont pas qualifiés pour prêcher a-t-il fait remarquer. “Ce sont des remarques irresponsables a déclaré le porte-parole de la Conférence épiscopale de l’Inde, le P. Donald D’Souza. Mgr C.L. Furtado, évêque de l’Eglise du Sud de l’Inde dans le Karnataka, a dénoncé les propos du ministre comme contraires à l’éthique. L’évêque protestant s’est déclaré “choqué” par ces paroles prononcées alors que tout un pays fait face à la misère et à la mort. “Les chrétiens croient dans un Dieu qui aime, a-t-il ajouté, et non pas dans un Dieu qui punit… C’est même un Dieu qui souffre avec eux”.