Eglises d'Asie

Réunis à l’initiative de la Nahdlatul Ulama, une centaine de responsables religieux, représentant les principales religions du pays, lancent un appel à la réconciliation nationale

Publié le 18/03/2010




Rassemblés à Djakarta en présence du président Abdurrahman Wahid et réunis à l’invitation de la Nahdlatul Ulama, principale organisation musulmane de masse du pays dont est issu l’actuel président du pays, une centaine de responsables religieux bouddhistes, chrétiens, confucéens, hindous et musulmans ont publié une déclaration commune intitulée “Déclaration des fils de la nation”. Par cette déclaration, ces responsables religieux disent leur souci face aux conflits qui endeuillent le pays (à Aceh, aux Moluques et en Papouasie occidentale, notamment) et ils appellent à la réconciliation nationale. Le texte a été rendu public le 29 janvier dernier, le jour même où la Chambre des représentants était rassemblée pour entendre un rapport sur l’éventuelle implication d’A. Wahid dans deux scandales financiers. Au même moment, différents groupes de manifestants occupaient les rues de Djakarta et d’autres villes pour soutenir ou au contraire blâmer le président.

Dans leur déclaration commune, les responsables religieux demandent à tous leurs fidèles de se montrer attentifs aux manœuvres de partis politiques qui tenteraient de placer leurs intérêts au-dessus des intérêts de la nation. Ils invitent les dirigeants du pays à mener à bien les réformes, à restaurer la stabilité politique, à assurer l’ordre et le respect de la loi et enfin à relancer l’économie. Les trois branches du pouvoir, l’exécutif, le législatif et le pouvoir judiciaire, doivent délibérer, discuter et finalement œuvrer avec sagesse pour agir dans l’intérêt du pays, a déclaré Jafrim Ma’arif, président , une organisation socio-religieuse musulmane de Djakarta, qui a lu cette déclaration commune.

Devant les responsables religieux, Abdurrahman Wahid a pris la parole pour accueillir leur déclaration “comme une contribution importante à la vie de la nation”. Il a précisé que sa conception de la nation indonésienne prenait en compte “le pluralisme du pays” et respectait “les droits des différents groupes qui le composent pour le bien de l’intégrité et de l’unité nationales”. En réponse, Achmad Hasyin Musadi, chef de la Nahdlatul Ulama, très présent tout au long des échanges, a déclaré que la religion ne devait pas être utilisée “comme un outil pour semer l’agitation”.