Eglises d'Asie

Selon un responsable catholique de Bornéo, les jeunes catholiques devraient éviter de se marier avec un conjoint appartenant à une religion différente de la leur

Publié le 18/03/2010




Un responsable du diocèse de Pontianiak, situé au Kalimantan occidental (partie indonésienne de l’ancienne île de Bornéo), a mis en garde les jeunes catholiques sur les difficultés qu’il y a à vivre sa foi au sein d’un couple où le mari et la femme confessent des fois différentes. Avant de se marier, les jeunes catholiques doivent réfléchir au choix du conjoint avec qui ils veulent partager leur vie, a conseillé le P. William Chang, capucin et supérieur du séminaire interdiocésain de théologie de Kalimantan, installé à Pontianak, capitale de la province. Au cours d’une session consacrée aux jeunes en janvier dernier, le professeur de théologie morale a présenté les difficultés pour un jeune catholique de se marier avec quelqu’un d’une autre Eglise ou, a fortiori, d’une autre religion. Quoique cette sorte d’union soit possible, elle exige l’autorisation de l’évêque, leur a-t-il expliqué. D’après le droit canon, une dispense spéciale doit être demandée à l’évêché lorsque le futur couple présente une disparité de culte.

Aux jeunes venus de toutes les paroisses du diocèse de Pontianak le P. Chang a souligné “les répercussions inévitables qu’ont ces mariages sur la vie de foi en famille et l’éducation religieuse des enfants”. Le P. Lukas Ahon, de son côté, a exposé aux jeunes les difficultés que posait au diocèse ce genre de mariage : “Nous savons que les jeunes catholiques abandonnent facilement leur foi du fait de ces mariages”. Mgr Hieronymus Bumbun, archevêque de Pontianak, leur a, quant à lui, exposé la discipline de l’Eglise, fruit d’une expérience millénaire et les conditions à remplir de la part de la partie non-catholique. Il a insisté sur la nécessité d’obtenir une dispense et rappelé que de tels mariages sans autorisation pouvaient faire l’objet de sanction comme celui de se voir refuser la communion au Corps du Christ. L’évêque a précisé qu’une dispense ne peut être donnée que si la partie catholique promet de persévérer dans la foi catholique, de baptiser dans la foi catholique les enfants à naître et de leur donner une éducation religieuse catholique. La partie non-catholique devra bien sûr être informée et consciente de l’engagement pris par la partie catholique. Mgr Bumbun a souligné que, dans de tels mariages interreligieux ou interconfessionnels, la partie catholique devait être “la lumière et le sel” pour son mari ou son épouse.

Flor Surya Dharma, un ingénieur catholique marié à une femme musulmane issue de la noblesse des Sambas, est venu témoigner devant les jeunes des difficultés rencontrées dans son propre couple. “Je me suis senti vraiment découragé quand mes proches et mes amis ont commencé à m’éviter à cause de mon mariage. J’ai eu aussi beaucoup de difficulté à mettre Jésus Christ dans ma vie. Pour moi, le Christ est notre Sauveur mais ma femme ne l’admet pas”, a-t-il déclaré, soulignant que de telles difficultés ne se présentent pas dans un couple qui partage la même foi. Il a avoué “avoir survécu grâce à la prière et à la lecture de la Bible grâce à ses amis catholiques, au prêtre de sa paroisse et à son évêque. Flor Surya Dharma, enfin, a précisé que si un jeunes n’avait pas encore atteint le stade des relations sérieuses avec un éventuel futur conjoint non catholique, il était préférable pour lui d’éviter le mariage mixte. L’archidiocèse de Pontianak ne compte que 168 000 catholiques pour une population totale de 2,3 millions d’âmes.