Eglises d'Asie

Selon une récente étude d’opinion, les catholiques sont moins optimistes qu’il y a 10 ans sur l’avenir de leur Eglise

Publié le 18/03/2010




A en croire une récente étude d’opinion menée par l’Institut de théologie de Woori, institut basé à Séoul et dirigé par des laïcs, les catholiques sud-coréens sont moins optimistes sur l’avenir de leur Eglise qu’il y a 10 ans. En 1997-1998, cet institut a dirigé une étude approfondie sur le thème “Conscience religieuse et vie ecclésiale” à la demande de l’hebdomadaire Catholic Shinmun de l’archidiocèse de Taegu, dix ans après qu’une étude semblable eut été conduite en 1987. Les résultats de cette recherche ont été publiés en décembre dernier ; ils analysent les réponses de 1 173 catholiques (dont près de 62 % de femmes) appartenant à 13 paroisses différentes réparties sur sept diocèses. D’après le rapport final, on constate que les catholiques coréens ont perdu un certain sens de la solidarité et peuvent être divisés en deux catégories : une minorité socialement “active” et une majorité “refermée sur la vie paroissiale Le même rapport constate que les catholiques participent moins qu’il y a 10 ans à la vie de l’Eglise et que “le nombre des pessimistes quant à l’avenir de l’Eglise a augmenté de 20 % Parmi les réponses, 40 % avouent avoir eu, en une ou deux occasions, la tentation de quitter l’Eglise et 15 % avoir “plusieurs fois” sérieusement envisagé cette éventualité. Ils sont 40 % également à dire que leurs amis catholiques ne vivent pas vraiment en bons chrétiens tout en admettant, dans la même proportion, qu’eux-mêmes ne font pas mieux ; ce sont là les deux principales causes des défections, souligne ce rapport.

Cependant, en dépit de l’apathie générale constatée quant à la participation à la vie de l’Eglise, davan-tage de catholiques s’inscrivent aux stages de formation et d’animation et ceux qui en ont bénéficié di-sent leur satisfaction. Plus de 70 % apprécient ces nouvelles formations et rencontres spirituelles pro-posées par l’Eglise et 60 % déclarent y avoir pris part au moins une fois. Dans leur ensemble, cepen-dant, ils disent avoir l’impression que la communication “verticale” entre la hiérarchie et les laïcs fonctionne mal. Ce “manque de communication analyse le rapport, a gêné les évêques dans leur action pastorale et explique qu’aucune de leurs initiatives n’a rassemblé plus de 50 % des fidèles.

Quant au taux de participation à l’action sociale de l’Eglise, il est lui aussi en baisse alors que les difficultés politiques et économiques ainsi que celles qui ont pour source l’environnement ont augmenté. On constate également un changement vers une vie de foi plus individualiste, qui peut aller jusqu’à la recherche d’expériences dans d’autres religions. On s’oriente ainsi vers “une forme nouvelle de pratique religieuse et culturelle». Dans le même temps, le mouvement dits des “Petites communautés chrétiennes” ne répond pas aux attentes malgré les efforts de bien des diocèses pour les mettre en place. Il est en effet souvent reproché aux paroisses coréennes d’être trop grandes, particulièrement en milieu urbain, ce qui ne faciliterait pas de vrais échanges tant spirituels que matériels entre les fidèles. Ce mouvement des petites communautés chrétiennes a été conçu par les évêques comme une tentative de réponse à cette difficulté.