A Inchon, forçant son chemin jusqu’à l’intérieur d’une église catholique, une unité de la police anti-émeute rudoie violemment des grévistes réfugiés là ainsi qu’un diacre et des paroissiens

L’usine d’Inchon de Daewoo Motors, le second plus important constructeur automobile du pays, était en grève depuis le 16 février pour protester contre le licenciement annoncé de 1 750 employés, licenciements engagés à la demande des autorités judiciaires pour tenter de remettre sur pied l’entreprise en état de cessation de paiements. Le 19 février, 4 200 policiers sont intervenus pour mettre un terme à l’occupation des locaux de l’usine. Le lendemain, une centaine d’entre eux ont pénétré dans l’église de Sankok où ils sont restés une vingtaine de minutes avant d’en déloger les grévistes.

Le lendemain, 21 février, le chef de la police d’Inchon s’est rendu à l’évêché où il est venu “exprimer ses regrets” pour cet “incident fortuit”. Reçu par l’évêque du diocèse, Mgr William J. McNaughton, Maryknoll, et son coadjuteur, Mgr Boniface Choi Ki-san, le responsable de la police a expliqué que ses hommes s’en étaient pris au diacre Paul Yang sans réaliser que celui-ci était un clerc. Le P. Paul Cho Ho-dong, président de la Commission ‘Justice et paix’ du diocèse d’Inchon, a cependant réfuté cet argument, précisant que le diacre portait un col romain et s’était opposé à l’entrée des policiers en arguant de son état de clerc. Mgr W. McNaughton a prévu de célébrer la messe du mercredi des cendres, le 28 février, à l’église de Sankok.

Réagissant à cet incident, Francis Han Sang-uk, secrétaire du Bureau pastoral des travailleurs de Pupyong, a dénoncé “la mauvaise politique économique” menée par le président Kim Dae-jung et les restructurations néo-libérales qu’elle provoque, dont sont “victimes” les “travailleurs” coréens. Pupyong, située entre Séoul et la ville portuaire d’Inchon, abrite la plus grande usine automobile du groupe Daewoo.