Eglises d'Asie

A Mindanao, responsables chrétiens et musulmans ainsi que des chefs coutumiers aborigènes félicitent la présidente Gloria Arroyo pour ses rapides initiatives en faveur de la paix

Publié le 18/03/2010




A Mindanao, où la présidente Gloria Arroyo a ordonné aux forces armées gouvernementales de mettre fin unilatéralement aux opérations engagées contre le MILF, le Front moro islamique de libération, en lutte depuis plus de 30 ans pour l’indépendance des zones majoritairement peuplées de musulmans, les responsables religieux ont salué les initiatives de paix du nouveau gouvernement. Le 22 février, à Davao, Gloria Arroyo a rencontré les 56 évêques catholiques et protestants, oulémas musulmans et chefs coutumiers aborigènes, réunis pour la 15e assemblée générale du Forum des évêques et des oulémas (1). Présentant devant ce Forum les personnalités qu’elle a choisies pour s’occuper des problèmes de Mindanao, elle a décrit l’esprit qui anime son gouvernement. Ainsi a-t-elle déclaré que “ce que nous ne pourrons faire par manque de moyens financiers, nous essaierons de l’atteindre par la bonne volonté”. Le cessez-le-feu décrété par elle a pour objectif de signifier aux hommes du MILF qu’il est temps de poser les armes et de négocier. “Ne nous encombrons pas de pré-conditions, a-t-elle poursuivi. En tant que chrétiens et que musulmans, nous avons une alliance avec Dieu (pour promouvoir la vie et l’homme)”.

Réagissant à ces propos, Mgr Dinualdo Gutierrez, de Marbel, a félicité la présidente pour “sa réponse immédiate” et sa capacité à “entendre des demandes qui sont raisonnables et bonnes pour le pays”. Mgr Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato et président de la Conférence des évêques catholiques des Philippines, a déclaré que la tâche ne serait pas aisée tant “dans une situation de conflits récurrents et de développement économique inégal, les rancœurs religieuses ont prospéré”. Il a toutefois estimé que les conditions étaient réunies pour créer “un nouvel environnement de paix”. A la présidente Arroyo, il a présenté les résultats de la récente assemblée du clergé catholique de Mindanao : “l’éducation à la paix doit être rendue obligatoire” dans toutes les écoles du pays, qu’elles soient publiques ou privées.

Aux chefs coutumiers aborigènes présents lors de ce Forum, la présidente a annoncé qu’elle avait nommé Howard Dee, ancien ambassadeur des Philippines auprès du Saint-Siège, à la tête de la Commission nationale pour les communautés indigènes “afin d’étudier les problèmes des aborigènes”. Elle a pris note des doléances de Datu Ramo Bayaan, chef coutumier de Maguindanao, qui demande que les terres des aborigènes soient préservées et que des écoles soient construites pour leurs enfants.