Eglises d'Asie – Timor Oriental
Mgr Belo réclame plus de participation pour les Timorais de l’Est dans le processus d’édification de leur nouvel Etat
Publié le 18/03/2010
Le tache dont est chargée l’UNTAET, l’autorité des Nations Unies qui accompagne le Timor-Oriental vers l’indépendance complète, n’est pas facile, reconnaît Mgr Belo, saluant le travail accompli et la trentaine de lois déjà écrites. Mais, selon lui, les Timorais de l’Est ne sont pas assez impliqués dans la rédaction des textes législatifs qui régiront demain la vie de leur pays indépendant. Les 23 années de passées sous le drapeau indonésien ont amené les Timorais de l’Est à se replier sur la sphère privée et familiale, toute prise de parole ou initiative étant alors impitoyablement réprimée. Renverser la vapeur n’est pas facile, admet le prix Nobel de la paix, qui souligne cependant la vigueur des organisations locales, plus précisément celles qui ont vocation à protéger les droits de l’homme. Ces organisations sont essentielles à l’exercice de la démocratie et, espère encore Mgr Belo, resteront actives dans le système politique qui se met en place au Timor-Oriental. Mgr Belo a également exprimé l’espoir de voir des Timorais de l’Est, bien formés, remplacer peu à peu les fonctionnaires de l’ONU d’ici à douze mois réduisant ainsi les Nations Unies au rôle de “conseiller”, de sorte que “la souveraineté puisse, comme il se doit, être assumée par le peuple timorais” (1).
A propos de l’éventuel jugement en Indonésie des personnes accusées d’avoir pris part aux exactions commises au Timor-Oriental dans les semaines qui ont suivi le référendum d’août 1999, Mgr Belo dit ses doutes quant à l’efficacité de la justice indonésienne. “Les dirigeants militaires responsables des crimes commis un peu partout en Indonésie tiennent de nombreuses personnes en otages”, a-t-il déclaré, ajoutant que c’était le cas pour les 125 000 Est-Timorais qui vivent toujours dans des camps au Timor occidental, camps contrôlés par des milices pro-indonésiennes. Seule une cour internationale de justice pourrait juger les généraux et les commandants de l’armée “aux mains entachées de sang”, a conclu l’évêque de Dili.