Eglises d'Asie

A Java-Est, les responsables des principales religions s’entendent pour venir en aide aux réfugiés madurais qui ont fuit les attaques des Dayaks à Kalimantan-Central (Bornéo)

Publié le 18/03/2010




Selon le P. Antonius Benny Susetya, du diocèse de Malang, président du Forum de communication interreligieuse de Malang, à Java-Est, « les responsables musulmans, protestants, catholiques, hindous, bouddhistes et confucéens sont tombés d’accord pour dire que le conflit qui a ravagé Sampit et Palangkaraya [dans la province de Kalimantan-Central, sur l’île de Bornéo (1)] est un conflit ethnique et n’a rien à voir avec la religion ». Commentant la réunion de ces leaders religieux qui s’est tenue le 4 mars à Surabaya, capitale de la province de Java-Est, il a ajouté que tous espéraient que les Madurais actuellement réfugiés retourneraient un jour à Kalimantan, mais que, « avant que cela ne soit possible, ils avaient besoin d’être aidés » afin de surmonter l’épreuve traversée et de s’adapter à leur nouvel environnement.

Ces responsables religieux ont également appelé leurs fidèles respectifs à venir en aide, concrètement, aux réfugiés madurais. Le P. Felix Suyatno, secrétaire du diocèse de Malang, a précisé que les catholiques, dans les diocèses de Malang et de Surabaya, avaient organisé des quêtes spéciales lors des messes dominicales au profit des réfugiés, quasiment tous musulmans. Selon les chiffres officiels, 42 000 réfugiés sont arrivés de Kalimantan à Surabaya et la plupart d’entre eux sont rapidement repartis en direction, soit de Madura, soit de diverses villes de Java-Est.

Par ailleurs, à Djakarta, le P. Ignatius Sandyawan Sumardi a travaillé en coordination avec Haj Rawi, un responsable de communauté maduraise à Djakarta, pour rassembler de l’aide en faveur des réfugiés. Selon ses propos rapportés par Hidup (‘La Vie’), hebdomadaire catholique basé dans la capitale indonésienne, « les réfugiés madurais sont des victimes et nous devons les aider. Le conflit ethnique entre Madurais et Dayaks n’est qu’un « jeu » politique visant à renverser le président Adurrahman Wahid », certains escomptant perturber la vie sociale à Java-Est, bastion politique d’Abdurrahman Wahid, par un afflux de réfugiés. Toujours selon le P. Sumardi, « les tentatives cherchant à transformer un conflit interethnique en un conflit interreligieux font partie des coups-bas politiciens qui se trament à Djakarta ».