Eglises d'Asie

Les évêques catholiques précisent la position de l’Eglise à l’égard des francs-maçons

Publié le 18/03/2010




Le problème des relations entre l’Eglise catholique et les francs-maçons vient de resurgir aux Philippines à l’occasion du refus essuyé par l’un de ces derniers d’être témoin à un mariage catholique. Un membre du Congrès, Simeon Garcia, s’est en effet plaint devant les journalistes de l’agence de presse catholique Ucanews, d’avoir été récusé comme témoin à un mariage sous prétexte qu’il était franc-maçon. Ce mariage devait avoir lieu à San Jose, dans la province de Nueva Ecija. Simeon Garcia a dit son étonnement devant ce refus alors que son propre père, franc-maçon lui-même et croyant, a été enterré à l’église et que des athées notoires (membres de la Nouvelle armée populaire ou des communistes connus) l’ont été eux aussi. De son côté, en juillet dernier, Mgr Sofio Balce, évêque de Cabanatuan, diocèse voisin de San Jose, a refusé des funérailles catholiques à un colonel franc-maçon, tout en promettant de célébrer des messes privées à son attention, parce que cet homme était un ami.

Interrogé par les journalistes en février dernier, Mgr Balce a répondu qu’il ne pouvait que les « renvoyer à la déclaration de la Sacrée Congrégation romaine pour la doctrine de la foi du 26 novembre 1983 ». Suite au refus de Mgr Balce, l’archevêque de Palo, Mgr Pedro Dean, président de la Commission épiscopale des Philippines pour la doctrine de la foi, a écrit, en août dernier, que la doctrine maçonnique n’était pas conciliable avec la foi chrétienne puisqu’elle niait que Dieu se soit révélé dans l’histoire et, davantage encore, qu’elle enseignait que Dieu créateur ne s’était pas révélé en Jésus-Christ, duquel d’ailleurs elle récusait la nature divine.

Pour compléter la déclaration vaticane, la Conférence des évêques philippins, en 1990, avait déclaré les franc-maçons inaptes à devenir parrains de baptême et de confirmation ou témoin de mariage : « Tout catholique membre d’une association maçonnique est reconnu au fore externe comme ne pouvant pas être admis comme membre d’une organisation religieuse ni ne peut bénéficier de funérailles religieuses, sauf s’il a donné des signes de repentir avant sa mort ». Les évêques précisaient également que, dans le cas où des funérailles religieuses auraient été autorisées par l’évêque, aucune cérémonie maçonnique ne pourrait se dérouler, ni à l’église ni au cimetière immédiatement après les cérémonies religieuses « pour éviter le scandale public ».

Cependant, Maayo Angeless, porte-parole du Grand Temple maçonnique de Manille, a déclaré qu’il était lui-même membre d’un groupe diocésain de laïcs catholiques et qu’il pouvait affirmer qu’aucun franc-maçon n’avait été privé de funérailles religieuses ni ne s’était vu récusé, ni comme parrain ni comme témoin de mariage. Le P. Gabriel Casal, membre de la commission diocésaine pour la liturgie, a expliqué pour sa part que, bien que « la loi reste la loi », la plupart des prêtres, depuis Vatican II, avaient tendance « à assimiler les franc-maçons à de simples membres du Lion’s Club ou du Rotary ou à des associations d’entraide du même genre Le P. Nestor Romano, consulteur du diocèse de San Jose, pense quant à lui que des franc-maçons catholiques peuvent « être de bons catholiques sans bien comprendre ce qu’est vraiment la franc-maçonnerie ».