Eglises d'Asie

Sumatra : afin d’assumer des responsabilités politiques, un prêtre est libéré de ses charges pastorales par son évêque

Publié le 18/03/2010




Un évêque indonésien a temporairement libéré un prêtre de ses charges pastorales pour lui permettre d’assumer une responsabilité politique dans son île natale. Le P. Philippus Giawa, capucin, âgé de 40 ans et natif de l’île de Nias, à l’ouest de la province Sumatra-Nord, y est déjà conseiller d’arrondissement, représentant le ‘Parti démocratique pour l’amour de la nation’, d’inspiration chrétiene. Licencié en études bibliques de l’Université grégorienne de Rome, il va se présenter maintenant aux élections, toujours dans son arrondissement de Nias, pour le poste de maire-adjoint. Son coéquipier, laïc et catholique, Silvester Lase, pour l’instant secrétaire d’arrondissement, postule de son côté au poste de maire du même arrondissement.

La candidature du P. Giawa a été largement commentée par la presse locale qui écrit que chacun sait qu’un prêtre catholique est supposé ne pas assumer de responsabilité politique. Mgr Anicetus Bongsu Sinaga, capucin et évêque du diocèse de Sibolga, dont fait partie Nias, a démenti l’information publiée dans les journaux selon laquelle le P. Giawa a été “suspendu” de ses fonctions de prêtre. C’est “un mensonge”, a déclaré l’évêque le 22 février. Il a expliqué ensuite que la loi de l’Eglise, certes, interdisait aux prêtres un engagement dans un parti politique comme toute participation au pouvoir législatif, exécutif ou judiciaire, “mais que, dans une situation particulière, comme celle du P. Giawa, le diocèse pouvait concéder une autorisation de cinq ans pendant lesquelles il serait libéré de ses tâches pastorales et pourrait exercer pleinement ses devoirs envers la société et l’Etat Dans le même temps, l’évêque a souligné que, dans ce cas précis, le P. Giawa ne représentait pas l’Eglise et n’exerçait pas ses fonctions politiques en tant que prêtre de l’Eglise catholique ou en tant que membre du clergé : “Le P. Giawa agit comme citoyen indonésien et l’Eglise ne saurait être tenue responsable de ses actes”. Le P Giawa reste toujours capucin mais ne vit plus en communauté avec ses pairs capucins. Il habite désormais dans une maison appartenant au diocèse, à Gunung Sitoli, sur l’île de Nias.

D’après l’annuaire pontifical, la population du diocèse de Sibolga se monte à 2 060 000 âmes, dont 183 000 catholiques. La région est majoritairement peuplée de musulmans.