Eglises d'Asie – Corée du sud
Différentes instances religieuses unissent leurs efforts pour protéger un écosystème unique, mis en danger par un important projet gouvernemental d’aménagement des côtes
Publié le 18/03/2010
Initié en 1991 par la construction d’une digue de 33 kilomètres, le projet entend transformer une zone marécageuse de 40 000 hectares de la région de Saemangum en 28 300 hectares de terres agricoles qu’irriguerait un grand lac d’eau douce. Pour justifier leur prise de position, les protestataires citent l’exemple du lac Shihwa qui devait fournir de l’eau aux agriculteurs et que le gouvernement vient de reconnaître comme étant un échec, car, en effet, malgré le coût élevé de la construction d’une digue, l’eau de mer continue de pénétrer dans le lac. Ils affirment d’autre part que le projet Saemangum détruira la vaste zone de marais, soumise au rythme des marées, vaste, précieux et très rare écosystème qui abrite plus de 370 espèces marines et sert d’aire de repos aux oiseaux migrateurs. Du point de vue économique, les religieux pensent que la création d’une zone agricole ne compenserait pas la perte des revenus que les pêcheurs tirent de cette riche zone de marécages. Ils soulignent enfin que le projet, en dépit de l’opposition, a été « promu pour des raisons politiques » par le ministère des Affaires maritimes et de la Pêche et par celui de l’Environnement.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement tergiverse quant à l’avenir de ce projet : abandonner ou continuer le projet Saemangum, aujourd’hui achevé à 70 % et pour lequel 1,4 milliards de dollars américains ont déjà été dépensés. En novembre dernier, 2 000 religieux, bouddhistes, protestants et catholiques, étaient déjà descendus dans les rues de Séoul. Le 14 décembre, c’était au tour de 500 religieuses catholiques de se réunir dans la cathédrale de Myongdong pour dire leur opposition à l’achèvement du projet.