Eglises d'Asie

La Fédération bouddhiste de Singapour demande aux autorités de restreindre l’utilisation par les commerçants de termes religieux dans leurs publicités

Publié le 18/03/2010




La Fédération bouddhiste de Singapour a demandé aux autorités de la cité-Etat de mettre un frein à l’utilisation des termes religieux dans les placards publicitaires des commerçants. Restaurants, bijouteries, épiciers et marchands de spiritueux insèrent de plus en plus fréquemment dans leurs enseignes publicitaires des mots comme Foh (Bouddha) ou Zen sans aucune référence de leur part à une pratique quelconque du bouddhisme, accuse la Fédération. Son trésorier, Seck Sian Siang, a indiqué que le Bureau des enregistrements des sociétés et des affaires commerciales avait demandé à la Fédération de lui fournir une liste des mots qui seraient interdits d’utilisation en publicité. Il a aussi a déclaré que la Fédération écrirait au Bureau des enregistrements pour que celui-ci contrôle, avant de les enregistrer, l’origine des organisations qui associeraient à leur marque des mots ou expressions bouddhistes. “Nous trouvons beaucoup de ces mots utilisés actuellement mais qui n’ont rien à voir avec la religion, a-t-il précisé. C’est une injure faite à la religion, quelle qu’elle soit. Je ne comprends pas pourquoi ils veulent les utiliser”.

Au mois de mai de l’an dernier, une boîte de nuit dénommée Bouddhabar a été obligée de changer d’enseigne sous la pression de la Fédération. Le propriétaire de la Bijouterie Zen, quant à lui, rapporte le Straits Times, ne changera pas le nom de sa boutique parce que, dit-il, nombre de ses clients sont eux-mêmes bouddhistes et ne trouvent rien à redire au nom de la boutique. Les commerces qui sont “neutres” et qui ne vont pas à l’encontre des enseignements de la religion devraient être épargnés, affirme ce commerçant, “sinon, jusqu’où allons-nous ? 

Le Conseil islamique de Singapour a dressé une liste de mots que le Bureau des enregistrements ne peut laisser utiliser par des commerçants ou des entrepreneurs, allant ainsi dans le sens de la politique des autorités de Singapour, soucieuses de maintenir l’équilibre entre les races et les religions dans la cité-Etat et l’harmonie de cette société multiraciale.