Eglises d'Asie

L’Eglise catholique conteste une proposition de loi visant à réformer les écoles privées

Publié le 18/03/2010




Les responsables des écoles catholiques du pays contestent une proposition de loi visant à réformer les écoles privées, arguant que ce texte va à l’encontre des droits des établissements scolaires privés. Cette révision a été proposée par le parti dont émane l’équipe actuellement au pouvoir et par certaines instances éducatives et se présente comme une tentative de lutte contre la corruption constatée depuis quelque temps dans l’administration de certains établissements privés. Par un communiqué daté du 19 mars, l’Association des établissements catholiques d’éducation (ACEF) a déclaré que le gouvernement classait tous les établissements scolaires, y compris les catholiques, comme autant « d’instances immorales ». L’ACEF, tout en reconnaissant que certains établissements privés ont été mêlés à des affaires de corruption, souligne que la réforme proposée ne conduirait qu’à « exercer un contrôle complet » sur la gestion de toutes les écoles privées. « Après avoir attentivement étudié le texte de loi proposé, nous avons conclu qu’il limiterait gravement l’autonomie des établissement privés et, en fin de compte, signifierait la mort de l’enseignement privé », peut-on lire dans le communiqué de l’ACEF qui ajoute que la proposition de loi ne prend pas en compte la réalité des écoles confessionnelles. D’après elle, la loi devrait clairement faire la distinction entre le projet des écoles confessionnelles et celui des autres établissements privés.

D’après la révision proposée, la gestion du personnel serait rendue au principal de l’école ou au président de l’université. L’administration de ces établissements serait assurée par un comité indépendant composé de représentants de l’établissement, des enseignants et des parents. Les membres de conseils d’administration démis pour cause de corruption ne pourraient être réintégrés avant cinq ans, alors que la loi actuelle permet leur réintégration après seulement deux ans. Si le communiqué de l’ACEF ne dit rien à propos de la responsabilité de la gestion du personnel qui serait rendue au principal des écoles, il insiste pour affirmer que « si l’école était dirigée par les enseignants, les parents ou des responsables locaux, ceux-ci ne s’attacheraient pas à diriger effectivement les écoles dont ils auraient la charge mais se contenteraient de revendiquer leurs droits ». Les membres fondateurs devraient être les principaux responsables de la gestion d’une école privée, répète-t-il.

En attendant, l’amendement proposé par le parti majoritaire à l’Assemblée nationale note qu’en 10 ans, 10 % des universités coréennes ont connu des conflits ayant apparemment pour origine la conduite dé-lictueuse de leurs fondateurs. Il fait savoir que 40 % des collèges et lycées ainsi que 77 % des univer-sités sont gérés par des fondations privées, l’ensemble représentant un secteur économique important.

La Corée du Sud compte environ 200 écoles protestantes et 70 catholiques. Le communiqué de l’ACEF portait la signature de 13 évêques et de 18 religieuses, frères, prêtres et laïcs, tous en charge d’établissements d’enseignement ou d’institutions catholiques d’éducation.