L’Eglise baptiste de l’Etat du Nagaland, un Etat dans lequel s’affrontent, depuis des décennies, des groupes rebelles rivaux, a chargé, le 23 mars dernier, un membre de son clergé de servir d’intermédiaire à plein temps pour des négociations entre les autorités et les militants séparatistes. Le révérend Zhabu Terhuja, secrétaire général du Conseil de l’Eglise baptiste du Nagaland (NBCC), a expliqué les raisons de cette décision à France-Presse : “Nous sommes en relation constante avec les dirigeants de toutes les factions clandestines. Nous les appelons à abandonner leurs différends et à s’entendre dans l’intérêt général et pour la paix C’est pour parvenir pacifiquement à cet objectif qu’un pasteur a reçu la charge de négociateur. Le responsable baptiste fait remarquer que la charge confiée en ce domaine par l’Eglise au Nagaland est accablante mais impérieuse. Le ministre-président de l’Etat a apprécié l’initiative chrétienne et a même souligné que la tâche actuelle, à savoir rassembler tous les groupes rebelles clandestins dans une unique plate-forme, est une mission que seule l’Eglise est capable d’accomplir.
La rébellion sévit dans le Nagaland depuis la déclaration d’indépendance de l’Inde en 1947 (1). Depuis cette époque, les hostilités entre les rebelles et le gouvernement ont fait quelque 25 000 morts. Il y a aujourd’hui trois groupes principaux de rebelles opérant dans l’Etat, dont le plus puissant est le Conseil socialiste national du Nagaland. Ce dernier est divisé aujourd’hui en deux factions rivales, luttant chacune pour la suprématie, même si en principe, leur objectif principal est l’indépendance du pays. Le gouvernement a suspendu les hostilités avec l’une d’entre elles en août 1997 et mène depuis des négociations avec elle. L’autre faction a annoncé, en avril dernier, un cessez-le-feu unilatéral pour préparer la voie à des entretiens de paix.