Eglises d'Asie

Corée du Nord – Corée du Sud : des responsables religieux nord- et sud-coréens croient toujours à la paix

Publié le 18/03/2010




Des responsables laïcs et religieux poursuivent leurs efforts pour promouvoir la paix et la réconciliation entre les deux Corée même si, pour l’instant, le mouvement de réconciliation entre les deux gouvernements marque le pas. James Byun Jin-heung, secrétaire général de la Conférence coréenne pour la religion et la paix (KCRP), organisation sud-coréenne, a déclaré le 29 mars qu’une rencontre entre responsables religieux des deux pays avait été “fructueuse”. Les représentants de la KCRP avaient rencontré les délégués de l’Association religieuse coréenne, organisation nord-coréenne, les 27 et 28 mars dans un hôtel proche du Mont Kumgang, célèbre lieu situé en Corée du Nord et où les Sud-Coréens peuvent se rendre en pèlerinage depuis 1999.

La délégation de Corée du Sud rassemblait des représentants du bouddhisme, du catholicisme, de la religion Chondo-gyo, du protestantisme, du bouddhisme Won et de deux autres religions. Pour la Corée du Nord, les communautés bouddhiste, catholique, Chondo-gyo et protestante étaient, elles aussi, représentées. Selon James Byun, c’était là la première rencontre officielle sur la péninsule coréenne de deux organisations religieuses nationales.

D’après le responsable du KCRP, tous les participants se sont déclarés opposés aux “distorsions” historiques des manuels scolaires japonais justifiant la colonisation de la Corée et les agressions nippones au XIXe et au XXe siècle. Les deux côtés sont aussi tombés d’accord pour célébrer, à Séoul comme à Pyongyang, le premier anniversaire de la rencontre historique entre Kim Jong-il et Kim Dae-jung, et faciliter ainsi la reprise du processus de réconciliation. On se souvient que les dirigeants des deux Corée s’étaient rencontrés le 15 juin 2000 à Pyongyang, première rencontre au sommet depuis la division de la Corée, il y a un demi-siècle. Quoique ce sommet ait été suivi de quelques initiatives comme des rencontres de familles séparées par la guerre et la partition du pays, les Nord-Coréens ont tout récemment soit ajourné soit annulé plusieurs rencontres au niveau gouvernemental avec la Corée du Sud.

Samuel Chang Jae-on, président de l’Association religieuse (nord-)coréenne, a évoqué le désir de son groupe de voir retirer la Corée du Nord de la liste (américaine) des nations terroristes, a indiqué Byun. Il a ajouté que l’Association souhaitait également un engagement international pour aider la Corée du Nord à résoudre ses problèmes. Un accord de 1994 entre les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Nord promettaient d’aider cette dernière à développer ses ressources énergétiques en échange d’une plus grande ouverture au contrôle international de son programme nucléaire. Chang, qui est aussi président de l’Association (nord-)coréenne des catholiques romains, a exprimé l’espoir d’une rencontre avec le président Bush, a également indiqué Byun, précisant que celle-ci pourrait avoir lieu en septembre : “Des pourparlers au sujet d’une telle rencontre ont déjà eu lieu par l’intermédiaire de Richard Blum, de la Conférence mondiale sur la religion et la paix, qui est en relation avec le président Bush”. Chang est également à la tête de la Croix Rouge nord-coréenne, qui était officiellement responsable de l’organisation des réunions de familles séparées par la guerre.

Les représentants catholiques sud-coréens à cette rencontre étaient le P. Peter Chung Byung-jo, sous-secrétaire de la Conférence épiscopale catholique, le P. John Park Chang-il de l ‘Association des prêtres catholiques pour la paix et Joseph Yo Kyu-tae, président du Conseil de l’apostolat des laïcs.