Eglises d'Asie

Après l’arrestation de l’ex-président Joseph Estrada, le cardinal Sin appelle au calme et demande à ce que ces événements ne soient pas réduits à “une guerre de classes”

Publié le 18/03/2010




Réagissant à l’arrestation de l’ex-président Joseph Estrada, accusé de “pillage” pour avoir amassé une fortune évaluée à quatre milliards de pesos (80 millions de dollars) durant les deux années et demi qu’ont duré sa présidence, le cardinal Sin, archevêque de Manille, a fait publier, par l’intermédiaire de Mgr Socrates Villegas, vicaire général de Manille, un communiqué. On peut y lire un appel au calme, le cardinal Jaime Sin enjoignant à “tous [ses] concitoyens de ne pas permettre que la tournure des événements soit réduite à une guerre de classes”, dressant les Philippins les uns contre les autres. “La justice poursuit son travail. Cela est bon pour la nation, bon pour le peuple et bon pour l’ancien président également”, peut-on encore lire dans ce communiqué. Mgr Villegas a ajouté que le cardinal Sin priait pour l’ancien président, ses partisans et la nation.

Lors de l’arrestation de Joseph Estrada, à San Juan, dans la banlieue est de Manille, environ 2 000 des partisans de l’ex-président étaient présents. Face à un millier de policiers et malgré quelques jets de pierres, ils ne se sont pas sérieusement opposés à l’arrestation de leur homme politique favori. Cependant, une fois Joseph Estrada parti dans un véhicule de la police, ils ont marché sur le sanctuaire de Marie Reine de la Paix, situé non loin de là, et ont aspergé de peinture la plaque commémorative installée là après les manifestations qui avaient marqué la chute du président Estrada en janvier dernier. Après avoir couvert cette plaque de pierres, de bouteilles en plastique et d’ordures, la foule a chanté “Rendez nous Erap (Estrada) ». On se souvient que l’Eglise catholique, le cardinal Sin en particulier, avait joué un rôle très important lors de ces journées de janvier et que les orateurs politiques et religieux s’étaient succédés devant une foule hostile à Joseph Estrada, depuis ce sanctuaire marial (1).