Eglises d'Asie

Le jour de Pâques, la viande de chien devrait être un mets de choix pour les catholiques

Publié le 18/03/2010




Pour les catholiques coréens, la viande de chien devrait être un mets spécial pour célébrer la joie de Pâques, suggère un éminent spécialiste de l’histoire de l’Eglise. Le professeur Ignatius Cho Kwang, de l’Université de Corée, a rappelé qu’en 1801, les martyrs coréens avaient célébré Pâques par un repas où avait été servie de la viande de chien accompagnée de boissons alcoolisées. Il a déclaré qu’en Corée, un plat de viande de chien pour Pâques lui semblait une bonne idée pour se souvenir des martyrs : « Si la fête de Pâques est l’occasion de festivités joyeuses, nous devons considérer, nous Coréens, que nous avons notre propre mets pascal. En l’an 2001, on peut encore préparer un plat de viande de chien pour Pâques ». Cho Kwang est un membre permanent du Comité de célébration des martyrs de Corée de l’archidiocèse de Séoul.

Le 11 avril, le professeur Cho Kwang expliquait à des journalistes que, pour compléter la liste de 103 martyrs coréens canonisés par Jean-Paul II en 1984, l’Eglise de Corée envisageait la canonisation de plusieurs autres pour marquer le 200ème anniversaire des martyrs de 1801. D’après son article paru en avril dans la revue Kyongghyang (‘Tout le pays’), publiée par la Conférence épiscopale de Corée, la persécution déclenchée par la dynastie féodale Choson, il y a 200 ans, n’avait pas empêché les catholiques de fêter Pâques chez eux. Même pendant les persécutions, les catholiques coréens célébraient le dimanche de Pâques dans la joie, souligne-t-il : « Pour célébrer Pâques de l’année 1801, des catholiques s’étaient rassemblés dans l’une de leurs maisons où leur hôte avait préparé de la viande de chien et des alcools ». Après quoi, ils exprimèrent leur joie en chantant des cantiques à haute voix dans la rue si bien que la police vint les arrêter tous. La persécution de 1815, souligne le même article, a commencé elle aussi avec l’arrestation de catholiques qui chantaient des cantiques au cours de leur réunion pascale. En conclusion de son article, Cho Kwang recommande à l’Eglise de Corée d’adopter la viande de chien comme « mets spécial » pour le dimanche de Pâques.

Cho Kwang a expliqué que lui-même appréciait ce plat, et, pour répondre aux critiques des Occidentaux, l’ex-séminariste a souligné que « la nourriture est propre à une culture et ne peut être jugée à l’aune d’autres valeurs culturelles ». Beaucoup de Coréens, explique-t-il, mangent de la viande de chien spécialement les jours de canicule en été pour se redonner du tonus. La boucherie et le commerce de la viande de chien sont illégaux en Corée du Sud mais il est facile de trouver « une soupe revigorante » près d’un poste de police proche du centre de Séoul. Lui-même, a-t-il révélé, lorsqu’il était jeune séminariste, il lui était arrivé de mangé un plat de viande de chien avec d’autres compagnons de séminaire.

La foi catholique a été introduite en Corée en 1784 sous la dynastie Choson. La persécution Shinyu de 1801 a été la première importante persécution sanglante. Le gouvernement Choson considérait les catholiques comme traîtres au confucianisme, la religion établie. Le nombre des catholiques martyrisés durant la persécution de 1801 – qui dura toute une année – est estimé entre 100 et 300.