Eglises d'Asie – Indonésie
Les pentecôtistes qui rebaptisent les croyants mettent en danger l’unité des chrétiens
Publié le 18/03/2010
Le pasteur Martinus Tetelepta, président de la Communion des Eglises d’Indonésie pour la province de Sumatra, a dit également que certains groupements qui revendiquaient le monopole de l’Esprit Saint, apportaient seulement la division et portaient en germe la destruction du christianisme dans le pays. En revanche, le pasteur Konstan Volmer Simanjuntak de l’Eglise de l’Unique grâce, a expliqué à des journalistes que ce qui causait du trouble “n’était pas un re-baptême, mais seulement un renouveau de la foi au cours d’une cérémonie d’immersion”. Il a précisé que son Eglise, basée à Padang, dans la province de Sumatra-Ouest, organisait cette cérémonie depuis trois ans au cours de camps bibliques pour les jeunes. La plupart des participants à ces camps sont des étudiants des organisations catholiques, luthériennes et calvinistes des universités de Padang. Les activités de ces camps, a expliqué le pasteur, se tiennent généralement dans un hôtel ou un terrain de camping loin de la ville et durent trois jours. “Nous parlons de Jésus Christ aux participants en espérant que leur foi en Lui s’approfondira” et, a-t-il précisé, les cérémonies d’immersion se tiennent habituellement à la fin des entretiens. “Nous ne reconnaissons pas le baptême des bébés parce que la foi vient de l’écoute du témoignage. Ainsi, les participants qui ont été baptisés bébés ne sauraient être appelés croyants puisqu’ils n’ont pas encore entendu le Christ être proclamé”.
Ariston Sitanggang, membre du chapitre de l’Union catholique des étudiants de l’université de la République d’Indonésie (PMKRI), n’est pas d’accord avec le pasteur lorsque ce dernier assure que l’immersion n’est pas un re-baptême. Il affirme que la cérémonie qui a eu lieu au cours du camp auquel il a participé l’an dernier était bien un re-baptême puisque “les questions posées aux candidats étaient les mêmes que celles posées au moment d’un vrai baptême”. Alors que les étudiants estiment connaître le Christ, “ils sont classés parmi ceux qui n’en ont pas encore une bonne intelligence”, a-t-il ajouté, affirmant : “Je prends ça comme une session de lavage de cerveau Il a précisé aussi que, pour sa part, il avait voulu quitter le camp parce qu’il ne pouvait pas supporter les entretiens mais qu’il n’avait pu le faire parce que le lieu était très isolé, sans aucun moyen de transport. Admettant pourtant que sa foi avait été “secouée” durant ces sessions d’“endoctrinement”, le jeune catholique a ajouté qu’il avait gagné “une force renouvelée” auprès de ses camarades de la PMKRI de retour du camp.
Mgr Situmorang a de son côté déclaré que les jeunes catholiques devraient “chercher comment améliorer l’Eglise quand ils y découvrent des insuffisances plutôt que de chercher à s’en évader ou à l’abandonner”. Pendant ce temps, le pasteur Tetelepta déclarait que la Communion des Eglises protestantes de Sumatra appelait les sectes chrétiennes “radicales” à veiller à ce que leurs activités ne nuisent pas au christianisme, qui devrait être pris comme un tout. “Nous ne voulons pas que tous les chrétiens souffrent à cause de l’égocentrisme d’une secte”, a-t-il confié, ajoutant que les musulmans de la région avaient déjà montré de l’hostilité à l’endroit des chrétiens du fait du prosélytisme de certains groupes.
Les chrétiens, dont les catholiques, ne représentent que 1,6 % des 4 millions d’habitants de la province de Sumatra-Ouest, les 98,4 autres pour cent étant quasiment tous musulmans.