Eglises d'Asie

Pour une meilleure compréhension mutuelle, un dialogue s’est instauré entre catholiques et musulmans

Publié le 18/03/2010




Les catholiques et les musulmans de Singapour ont inauguré une série de “rencontres informelles” pour favoriser entente réciproque et coopération. Une quarantaine de personnes étaient venues des deux communautés religieuses pour participer à la première session qui s’est tenue le 23 avril dans le district de Geylang. Ameerali Abdeali s’est adressé aux participants pour leur dire que sœur Theresa Seow, de la Congrégation des Sœurs de Canossa, et lui-même avaient pensé qu’il serait bénéfique pour tous de faire se rencontrer de temps en temps musulmans et catholiques au sein d’une réunion informelle où chacun “pourrait se sentir vraiment détendu”. L’objectif serait de créer une atmosphère incitatrice de partage et de fraternité et “non de débats organisés ou de pression pour imposer ses propres croyances”. Abdeali, secrétaire général de l’Association des amis de l’islam, a encore déclaré que “si une grande confiance régnait entre nous, nous pourrions faire beaucoup de choses ensemble mais, pour l’instant, il nous faut commencer petitement et avec sérieux”. Quant à sœur Seow, représentante catholique au sein de l’officielle Organisation interreligieuse de Singapour, elle a fait observer que participer à une telle rencontre, c’était “répondre à une invitation de Dieu lui-même”. Pour elle, il est important que les communautés musulmane et chrétienne “se rencontrent pour mieux promouvoir la vérité, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté”. Musulmans et chrétiens doivent travailler ensemble au service des ouvriers migrants, les aider, organiser des séminaires d’approfondissement de la foi, promouvoir les valeurs familiales et construire une société harmonieuse. La religieuse a également suggéré que catholiques et musulmans prient côte à côte.

Se félicitant de cette rencontre, Zainal Abidin a déclaré aux journalistes : “Cette première rencontre est comme un pont. La glace est brisée. Elle a permis à deux groupes de se connaître mutuellement”. Un autre participant, Noor Mohamed Marican, a souligné la nécessité pour les musulmans comme pour les chrétiens de bien connaître leur foi avant d’engager un dialogue. “Nous devons connaître notre propre religion, ses pratiques, ses limites et comment s’accorder aux autres sans compromissions”, a déclaré cet avocat musulman. Des laïcs catholiques, dont plusieurs membres du mouvement des Focolari, avaient eux aussi pris part à cette rencontre au côté de religieuses canossiennes, de franciscains et de jésuites. Du côté musulman étaient présents des membres de l’Association des musulmans indiens, du Majlis Ulama Islam Singapura, du Conseil religieux islamique de Singapour et de l’Association des amis de l’islam.

A. H. Makhdoom et le P. franciscain John Wong avaient ouvert la rencontre par une récitation de quelques passages du Coran et par une prière. Makhdoom a suggéré que musulmans et chrétiens visitent les maisons de retraite des personnes âgées et les orphelinats qui “ont grand besoin des bienfaits apaisants de la foi qu’ils perdront si on ne passe pas du temps auprès d’eux. Peu d’entre nous prennent leur temps pour ça”. Le P. Colin Tan, du Service jésuite des réfugiés, et Fahmi Rais, secrétaire général de l’Organisation des jeunes musulmans de Malaisie et du Sud-est asiatique, ont appelé chrétiens et musulmans à publier un communiqué et à réunir des fonds pour aider à résoudre les conflits qui existent de par le monde entre chrétiens et musulmans. Patrick Chua, paroissien de Notre Dame du perpétuel secours, a dit sa joie de voir que les participants avaient senti combien il était important de “travailler ensemble pour la paix et l’harmonie. Un bon départ !”