Eglises d'Asie – Mongolie
Un lama tibétain approuve la conversion à la foi catholique de sa fille
Publié le 18/03/2010
Gereltuya, 50 ans, était la plus âgée des néophytes baptisés cette année. Elle avait été quelques années plus tôt embauchée comme cuisinière par la mission. Travaillait aussi à la mission comme homme à tout faire, Enkhsaikhan, 49 ans, qui le premier avait entendu parler du christianisme par un film qu’il avait vu en secret en 1989, trois ans avant que la nouvelle constitution garantisse la liberté religieuse. Il a expliqué que son travail l’avait aidé à observer de près la vie des prêtres missionnaires et de l’Eglise en général. C’est alors qu’il a voulu devenir meilleur en étant chrétien : “Mes parents auraient-ils été bouddhistes, j’aurais suivi leur exemple et serais probablement bouddhiste maintenant. Mais ils n’avaient pas la foi et j’avais à trouver mon chemin moi-même”.
Un néophyte plus jeune s’appelle S. Anand. Son père a expliqué que lui et sa femme voulaient donner une éducation chrétienne à leur enfant parce que c’est là « le meilleur de ce que nous connaissons et possédons dans la vie”. La plupart des gens en Mongolie sont bouddhistes. Certains nouveaux catholiques confient qu’ils peuvent directement parler à Dieu alors que, dans le bouddhisme local, il faut passer par l’intercession d’un lama. Ils sont contents de la vie de communauté dans l’Eglise, ce qu’ils ne trouvent pas dans un temple bouddhiste, font-ils observer.
Ce sont là quelques unes des raisons pour lesquelles les catéchumènes cherchent à être baptisés, a fait remarquer sœur Lieve Straiger. Cette religieuse du Cœur Immaculé de Marie explique que beaucoup de monde vient à la mission par curiosité et quelques-uns uns pour les classes d’anglais qui y sont offertes. “Les jeunes aiment appartenir à quelque chose et ils trouvent le groupe de jeunes très ouvert et amusant. Ils trouvent ainsi un but à leur vie”, explique cette catéchiste. D’autres, impressionnés par le travail social de l’Eglise, avouent qu’auparavant ils n’avaient jamais pensé aux pauvres ou aux handicapés, encore moins à ce qu’ils pourraient faire pour les aider.
Comme ultime préparation au baptême, la dernière semaine du mois de mars, les catéchumènes ont participé à une session de catéchisme à Songino, un lieu situé juste à la lisière d’Oulan-Bator. Deux d’entre eux, cependant ne purent quitter le comté d’Hailast mis sous quarantaine à cause d’une épidémie de fièvre aphteuse. Pour cette ultime préparation étaient présents, le P. Pierre Kasemuana, de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie, sœur Straiger et une chrétienne, Myagmarsuren. Cette dernière a raconté : “Je suis vraiment contente des enfants. Ils sont venus fidèlement malgré un froid hivernal”.
Selon les lois mongoles, les moins de 18 ans ne peuvent être baptisés qu’avec l’autorisation de leurs parents. Beaucoup de ces jeunes sont venus, présentés par un parent déjà membre de l’Eglise, précise sœur Staiger : “Nous voulons être sûrs que ceux qui n’ont pas de parenté catholique sont suivis par quelqu’un”. Le calorifère est placé au milieu de la “ger” (tente ronde en feutre dans laquelle la plupart des familles mongoles nomades vivent). Au camp, le froid tenait une place essentielle dans la prière et la méditation. “Le feu au centre de l’habitation est très important pour tous les Mongols. Ce feu qui ne doit jamais s’éteindre. C’est comme la lumière du Christ dans notre vie. Nous devons la garder allumée toujours”, dit une prière et chacun doit y mettre une bûche à brûler.