Eglises d'Asie

Flores : deux séminaristes catholiques s’initient à la pastorale dans une école islamique

Publié le 18/03/2010




A Ende, sur l’île de Florès, une île presque entièrement peuplée de chrétiens, deux séminaristes catholiques suivent une année d’initiation pratique à la pastorale dans une école islamique, pour une meilleure compréhension et un respect réciproques. Ces deux séminaristes de la Société du Verbe divin, Martinus Hadun et Yustinus Nenat, du grand séminaire Saint-Paul de Ledalero, ont commencé leur stage de pratique pastorale en juillet dernier à l’internat de l’école Tarbiyah de Ende.

Le P. Laurens da Costa, provincial de la Société du Verbe divin à Ende, a indiqué qu’il donnait son appui à “toute coopération pouvant servir à promouvoir le dialogue interreligieux”. Mahmud E.K., le directeur de l’école islamique, quant à lui, a déclaré à des journalistes catholiques le 7 mai, que ce programme d’initiation pastorale devrait favoriser l’élimination des préjugés, des fausses interprétations et des étroitesses de vue. “Les deux séminaristes doivent accompagner les santri’ (les étudiants d’une école islamique traditionnelle). Je constate qu’ils sont très disciplinés et aident les autres à le devenir”, affirme Mahmud. Tous les deux ont noué des relations très étroites avec les étudiants, fait-il remarquer.

Les deux séminaristes ont confié à des journalistes catholiques, le 4 mai, qu’ils considéraient le programme d’orientation pastorale dans cette école islamique comme très “enrichissant” : “Nous apprenons beaucoup des étudiants sur la pratique de la foi musulmane et les cinq prières rituelles quotidiennes. Nous admirons aussi leur sens de la solidarité, entre eux et envers nous, et nous nous rendons compte que la religion n’est pas un obstacle à de bonnes relations”. Ils ont expliqué également que “à travers la vie au quotidien, les étudiants nous enseignent le sens de la patience et de la persévérance devant les difficultés de la vie”, ajoutant que vivre ensemble “nous fait prendre conscience que nous adorons un seul et même Dieu mais de manière différente”.

L’un de ces séminaristes, Hadun, admet que les étudiants sont très intrigués et posent beaucoup de questions sur le catholicisme et l’Eglise : “Ils demandent ce qu’est l’enseignement du Christ, ce qu’est l’Eucharistie, le célibat, la formation des prêtres, et dans l’Eglise, le rôle des évêques, des prêtres, des diacres et des séminaristes”.

Originellement, l’école de Tarbiyah était une école destinée à la formation des maîtres enseignants musulmans. “Il sont en ce moment 46 étudiants, 28 garçons et 18 filles précise Mahmud qui explique que l’école islamique coopère avec les chrétiens depuis sa fondation en 1956 et que “beaucoup de catholiques et de protestants y enseignent Une formation pastorale commune entre Tarbiyah et le grand séminaire Saint Paul a commencé il y a quatre ans. Depuis, chaque année, le séminaire envoie deux séminaristes se former à l’école islamique.