Eglises d'Asie – Timor Oriental
Les deux évêques du Timor-Oriental s’engagent pour hâter le retour des réfugiés est-timorais toujours bloqués au Timor occidental en territoire indonésien
Publié le 18/03/2010
Arrivé à Kupang avec 12 chefs coutumiers est-timorais et N. Paramewaran, un des responsables de l’UNTAET (Autorité de transition des Nations Unies pour le Timor-Oriental) à Dili, Mgr Do Nascimento projetait de faire se rencontrer le 29 mai ces chefs coutumiers, favorables à l’indépendance du Timor-Oriental, avec une douzaine d’autres chefs coutumiers, réfugiés au Timor occidental et partisans de l’intégration du Timor-Oriental à l’Indonésie. Quelques jours auparavant, les 24 et 25 mai, à Baucau, au Timor-Oriental, Mgr Do Nascimento avait déjà réussi à faire s’asseoir autour d’une même table ces responsables coutumiers. Les participants à cette rencontre étaient tombés d’accord sur plusieurs sujets d’intérêt commun, tels le besoin de traduire devant la justice les personnes coupables d’atteintes aux droits de l’homme ou le rapatriement des réfugiés est-timorais. Les uns et les autres ont donné à cette occasion leur promesse que les droits des réfugiés seraient respectés (le droit de quitter les camps pour retourner au Timor-Oriental tout comme le droit à voir leur sécurité garantie dans leur village d’origine une fois revenus au Timor-Oriental).
Mgr Do Nascimento a exprimé l’espoir que toutes les réunions à venir se déroulent dans le respect des valeurs culturelles et traditionnelles du Timor-Oriental et dans le respect de la foi de tous les participants. Selon les autorités indonésiennes, sur les 280 000 Est-Timorais réfugiés au Timor occidental en 1999, 121 014 y étaient encore présents à la date du 1er février dernier. Les agences de l’ONU estiment quant à elles que ce chiffre se situe aujourd’hui dans une fourchette de 50 000 à 80 000 personnes (1). Quoi qu’il en soit, les autorités indonésiennes se préparent à comptabiliser de façon précise ces réfugiés. Le 6 juin, les réfugiés devront se rendre dans un des 507 points de comptage où ils indiqueront à bulletin secret leur choix : soit rester en Indonésie, auquel cas ils seront réinstallés en divers lieux de la province (districts de Timor Tengah Selatan, de Timor Tengah Utara, de Belu ou d’Alor dan Kupang, une petite île située au nord-ouest du Timor occidental), soit opter pour le rapatriement au Timor-Oriental. L’Indonésie a indiqué que des observateurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine ont été invités à assister à ce processus. Ceux qui choisiront de retourner au Timor-Oriental devraient alors être rapatriés dans les trois jours, l’Indonésie comme les Nations Unies souhaitant que l’opération soit achevée avant le 20 juin, dernier jour où les Est-Timorais peuvent s’inscrire sur les listes électorales afin de participer en août prochain à l’élection d’une Assemblée constituante (2).
Selon les témoignages des rares ONG encore présentes auprès des réfugiés est-timorais au Timor occidental, la situation sanitaire dans les camps restait très préoccupante ces dernières semaines (3), mais il semble que les forces armées indonésiennes ne laissent plus comme auparavant agir à leur guise les chefs des milices qui font régner la terreur dans ces camps.